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Atterissage sans douceur

Apres un voyage retour long, éprouvant autant que fatiguant, me voici de nouveau dans mes pénates aixoises. Je me suis retrouvée dans un bain soudain de France, me sentant comme étrangère dans ce pays qui est pourtant le mien. Dans le TGV, plongeon dans la beaufitude , ayant la grande chance de me retrouver au milieu d’un nid de supporter de l’OM commentant avec un accent gras le match contre le PSG…Dans le wagon restaurant, une jeune femme blonde parle un anglais approximatif teinté d’un fort accent slave à un gars qui la tient par la taille –merci Internet… La France à travers les vitres du train défile et ressemble à une carte postale, entre printemps et soleil, mais je n’arrive pas à m’émerveiller.
Je me suis fait remarquer à l’aéroport puis dans l’avion avec mes larmes de crocodiles, mais je t’ai vu pleurer aussi, toi, quand j’ai franchi la ligne qui indiquait que nous n’étions déjà plus dans le même pays. Faire ce pas me paraissait au dessus de mes forces, c’était un arrachement physique, doublé de tant d’incertitudes…il a bien fallu pourtant.
En retrouvant mon appartement, je n’ai pas pu dire « je suis chez moi ».  Tout me semblait à la fois trop grand et trop petit, insipide, les questions de l’entourage étaient comme du vinaigre versé sur une peau à vif.
 
Lundi, jour du muguet, j’ai zappé les clochettes pour une grasse matinée que j’espérais réparatrice. L’après midi, il a fallu commencer à défaire les valises…Mon dieu que c’est déprimant, de défaire les valises dans ces conditions. Trier, ranger, classer, archiver en quelque sorte ce qui vient d’être vécu, dans le tiroir à souvenirs. Memento quia pulvis est , et in pulverem reverteris. Il m’a semble sortir de mes valises à la fois des pépites et des monceaux de cette poussière là.
En fin d’après midi, je rejoins des amis pour un tea-time rapidement transformé en apéro, et apprends que mon hôtesse s’est très récemment fait demander en mariage par son amoureux…( je veux la recette !!)
 
Mardi, reprise du travail. Après une « nuit » de 3 heures, renouer avec les joies de la sonnerie du réveil, les embouteillages, et tout ce qui fait le piment de ce boulot.
Attendre à la porte que les collègues ayant les clés arrivent.
Constater, une fois entrées dans le centre de formation, que la porte blindée a été attaquée au pieds de biche pendant le week-end.
S’apercevoir aux hululements sinistres dans les escaliers que le voisin du 3e étage est sorti de l’hôpital psychiatrique* , qu’il a pour une raison obscure omis de fermer son robinet, que l’eau ET le plafond sont tombés sur le photocopieur du 2e étage…
Faire un point sur les dossiers à reprendre et voir que les documents « ad hoc » ne sont plus les mêmes.
Enfin rencontrer le seul stagiaire ayant daigné se déplacer de la journée, un pauvre type, toxico sous méthadone, complètement au radar, et qui entend exercer le doux métier de grutier ( hum… est ce bien raisonnable ? compte-t-il prendre au pieds de la lettre l’expression « il m’est tombé dessus à l’improviste » ?)
Mais surtout, retrouver les collègues de l’équipe, se raconter nos vies, rigoler entre filles .
 
Ça fait du bien l’amitié.
 
 
 
* Voir sur le blog d’Hélène, « conseillère en insertion » le post sur Chewbaka…
 

 

Commentaires

  • Ah la joie des retours quand on a pas envie de rentrer... J'imagine bien que le blues doit être grand, après ce long séjour de l'autre côté de l'océan.
    C'est curieux comme la vie, les cons, les beaufs, les dingos nous rattrapent vite alors que toutes nos pensées sont bien ailleurs. Alors, c'est ça la vie ? Et oui chère Eurydice, alors bon atterissage quand même !

  • Keep going on in this crazy world...
    Keep tracking the american consulate!
    Keep being yourself, don't change anything...

  • Dans les retours, ce que je n'aime pas, c'est reprendre la vie d'avant. Alors je me réfugie dans les souvenirs. Je retrouve les douces couleurs qui me semblais exotiques, les visages étrangers qui me semble maintenant si familier.
    Les joies des retrouvailles que l'on ne choisie pas ne laisse qu'une porte ouverte. Cette porte s'ouvre vers un ailleurs qui encombre ton souvenir et qui pourrait devenir un but. Les beaufs, dingos et autres cons peuvent au moins servir à te pousser vers cet autre monde. (ouf ! Je leur ai trouvé une utilité). Tu y retourneras.

  • Je vois que le retour et la séparation ne sais pas fait sans mal, surtout lorsque le voyage s'accentue avec de pitoyables footeux .
    Je compatie a cette douleur de laissé derriere soi les bons moment que tu as passé avec celui qui te comprend et taime car moi je l'ai perdue mais je la retrouverais jamais.
    sinon bienvenue parmis nous meme si l'on a parlé que tres peu sur skype c'est un réelle plaisir d'avoir partagé qq mots

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