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tango

  • Milonga revival

     


    tango_388425.jpgJ’ai recommencé…. le tango argentin ! Enfin ! J’y pensais depuis un moment, toujours dans la nostalgie de mes années de fréquentation assidue de ce petit milieu il y a quelques lustres. Même le hasard s’y était mis, puisqu’en vacances nous sommes tombés sur un bal tango en plein air sur la place de la cathédrale de Clermont Ferrand.

    Et là, je découvre qu’un cours s’est ouvert récemment quasiment en face de chez moi : c’était trop tentant !  Il m’a néanmoins fallu convaincre monsieur, qui m’a accompagnée avec plus de bonne volonté que d’enthousiasme, il faut avouer.

    Nous nous sommes donc retrouvés dans une salle plutôt chaleureuse, avec parquet de danse et miroir au mur comme il se doit. Les profs sont sympas, ça me change de certains connu naguère qui, se prenant très au sérieux, étaient aussi amènes qu’un « boleo *» mal placé.

    L’approche est originale : tout d’abord, un échauffement pour dérouiller les articulations et prendre les bons reflexes de posture, ensuite un accent mis sur la communication entre partenaire de danse et le ressenti plutôt que la prouesse technique. « Pas de tango de combat chez nous » disent ils, je trouve l’image parlante. Et puis, apprendre à être à l’écoute de soi même et de l’autre ne peut pas faire de mal, surtout quand on vient danser en couple.

    Je discute un peu avec Nasser, le prof, en lui expliquant que j’avais fait mon 1er apprentissage du tango il y a bientôt 10 ans (ahem, comme le temps passe...) avec les Trottoirs de Marseille mais que je n’ai plus dansé depuis près de 6 ans. Selon lui, le tango a beaucoup changé depuis et son enseignement également. D’un côté cela m’arrange, au moins aurai-je l’impression d’apprendre quelque chose de nouveau et non pas de rabâcher. Il rassure aussi mon compagnon en lui assurant qu’au cours de débutants, l’apprentissage partira de zéro pour tout le monde (je me souviens de mon 1er cours qui avait essentiellement consisté à apprendre à marcher en ligne, seul puis à deux), et se fera de manière progressive et structurée.

    Le cours de ce soir est destiné aux danseurs de niveau intermédiaire ou avancé et sera suivi d’un bal. Des chaussons en papier, qui ressemblent à ceux des blocs opératoires, sont donnés à ceux qui ont des chaussures à semelles antidérapantes, pour avoir un meilleur glissé sur le parquet. J’avais prévu des escarpins à semelle lisse, me souvenant qu’on ne dansait pas en général avec ses chaussures de ville. Beaucoup des femmes présentes ont de magnifiques chaussures : talons, brides, couleurs vives…j’avoue que pour la fondue de chaussures que je suis, cela ne compte pas pour rien dans mon goût pour cette danse !!! C’est extrêmement féminin et sexy.

    Durant le cours, les profs s’occupent surtout des élèves (qui, eux, ont payé leur cours, pas comme les touristes que nous sommes) et nous laissent nous dépatouiller sur la musique, ce qui est un peu déconcertant, surtout pour mon compagnon. J’aurais préféré qu’ils nous indiquent comment effectuer les pas de base afin de pouvoir « dansotter » un peu. Néanmoins, les exercices sur la prise d’appui (poids du corps à droite, à gauche,…) et la marche (donc, indirectement, sur le guidage), sont des préalables indispensables : ce sera essentiellement ce contenu qui sera donné aux 2 couples de débutants présents ce soir.

    Le cours passe très vite et dès 21h30, de nouveaux danseurs arrivent pour le bal. Dès que la musique commence, j’ai des fourmis dans les pieds (un peu douloureux malgré tout à cause des talons hauts, j’ai perdu l’habitude) et une folle envie de danser pour de bon après les exercices de marche. Je finis par être invitée par un charmant monsieur pour 3 tangos consécutifs, à ma grande surprise et pour ma plus grande joie. Je redécouvre la fluidité du mouvement dans la musique, la subtilité du guidage. C’est « reposant », le tango, pour la cavalière : pas d’initiatives, juste une écoute active du cavalier pour exécuter la chorégraphie, une improvisation conjointe au fil des notes.  J’ai ponctuellement des difficultés pour comprendre le guidage ou pour rester en équilibre, mais globalement, ça va, je peux encore danser et me régaler. Je suis heureuse d’avoir été invitée, heureuse d’avoir su danser et je me sentirais bien de rester là jusqu’à très tard pour danser encore et encore. Cependant, mon compagnon ne s’amuse pour l’instant pas autant que moi, et j’ai des scrupules à le laisser se morfondre sur un banc pendant que je danse, même si je sais qu’il ne m’en tiendrait pas rigueur. Nous quittons donc le bal vers 22h30, après avoir convenu avec Nasser que nous reviendrons la semaine prochaine et les mercredis suivants avant de nous inscrire officiellement aux cours débutants, mi-septembre.

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    * boleo : figure qui consiste, peu ou prou,  pour la cavalière à fouetter l’air de son pied levé et pour le cavalier, en fonction de l’habileté de sa partenaire, à éviter une émasculation malencontreuse à coup d’escarpin…

     

  • Musique dans la rue

     

    Cette semaine, je profite des concerts gratuits en plein air que proposent la ville et le GTP.

    Pour aujourd’hui, un  récital  de soprano , et un quatuor proposant du tango « revisité ».

    Le cadre est posé, dans la cours de l’hôtel de ville, une scène posée sur les galets, des sièges bien rangés pour le public. Gratuit et en plein air, certes, mais organisé !

    Le public est nombreux, très aixois (d’âge plutôt mûr et très « comme il faut »), derrière moi une dame en chapeau fait la conversation en franglais avec une américano-asiatique. Le programme promet des « airs et standards américains » par la soprano Cathy Heitling, accompagnée au piano par Jonathan Soucasse.

    En fait de récital, une performance détonante et étonnante, mélangeant airs classiques et morceaux choisis empruntés au répertoire de la variété : on a ainsi eu droit à un cross-over entre l’air de Dalila et «  l’été indien » en espagnol, entre la Habanera de Carmen et « besa me mucho »… Le plus surprenant est que les glissements s’opéraient de façon quasi naturelle d’un univers à l’autre, sans doute appuyés sur des cousinages harmoniques. Et la chorégraphie n’a pas été oubliée ! Elle aussi décalée et humoristique, très bien servie par les protagonistes sur scène qui ont l’air de s’muser autant que le public. (Lequel a été mis à contribution, le monsieur invité par Cathy à un tango endiablé s’en souviendra certainement !)

    La dame ne reculant ps devant la parodie et le second degré, elle nous a offert en Bis une version lyrico-bluesy de… l’ami Ricoré !

    C’était asse rigolo de voir le lyrique mis à la sauce humoristique, même si j’ai préféré la voix de la dame dans ses versions modernes que dans les morceaux classiques, on ne peux que lui reconnaitre un sacré tempérament !

    Deuxième concert de l’après midi, l’Ensemble Contraste, un quatuor de jeunes musiciens qui nous a proposé du tango « revisité » c'est-à-dire ré-écrit et harmonisé pour un quatuor classique (piano, violon, alto et violoncelle). Avec une place importante laissée à Piazzola dans le choix des morceaux, (dont une magnifique interprétation d’Oblivion) n’a pas écarté quelques classiques, comme la Cumparsita ou la Paloma. J’ai beaucoup aimé ce concert, l’interprétation « allegro con fuoco » du quatuor dépoussiérant tout à fait les morceaux pour en faire ressortir toute la richesse musicale, toute l’expressivité émotionnelle propre au tango.

    Réminiscence du temps où je le dansais, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer chaque fois les chorégraphies ou les façons de danser sur les tangos, cela fait partie du voyage auquel nous étions joliment conviés.

     

    http://ensemblecontraste.com/ensemble-contraste/