Pour ce 2e jour, nous prenons l’option « culture » et inaugurons notre journée par la visite du musée d’Orsay. Là aussi, nous avons beau arriver juste à l’ouverture, il y a déjà du monde qui attend, mais comme à la sainte chapelle, ça avance vite. Nous laissons au vestiaire sacs à dos et vestes, mais nous devons cependant garder téléphones, appareils photos et portefeuille car visiblement la politique est de ne pas garder en consigne des choses de valeur. Evidement les photos sont interdites dans le musée, et c’est tout à fait râlant de passer devant des merveilles avec l’appareil à portée de main sans être autorisé à s’en servir !
Difficile d’être exhaustif dans un musée comme celui-ci, on a envie de tout voir mais c’est tellement grand et tellement riche que c’est presque impossible. Parmi mes priorités, les Symbolistes (ah, Moreau !!), les impressionnistes et post impressionnistes, et une petite visite à la Vénus de Cabanel. Les salles abritant les toiles les plus célèbres comme les Monet et Renoir sont bondées et il est difficile de se poser pour les contempler de façon satisfaisante, idem pour les Van Gogh. Je m’arrange néanmoins pour jouer des coudes et retrouver Vincent à travers son autoportrait, sa Nuit étoile et son église d’Auvers sur Oise. Je ne saurais dire pourquoi mais ces tableaux me remuent vraiment, j’avais le souvenir d’avoir été particulièrement émue quand, plus jeune, j’avais visité le musée Van Gogh d’Amsterdam. Cela se vérifie encore aujourd’hui, devant ces 3 toiles.
Je retrouve aussi Monet et ses Nymphéas, même si la version que je préfère est celle exposée au Met’, le jardin de Giverny, les 2 femmes à l’ombrelle, les Coquelicots et les visions de la cathédrale de Rouen. C’est toujours étonnant de voir « en vrai » ces œuvres tant de fois copiées, des cartes postales aux boites à sucre.
Je passe plus rapidement sur toute la peinture plus « académique » dans laquelle je ne trouve pas de réel intérêt, pour découvrir la partie consacrée aux arts décoratifs et au mobilier, beaucoup plus sympathique.
Au-delà des œuvres majeures qu’il abrite, le musée vaut aussi par lui-même, avec sa verrière et sa grande horloge dorée. C’est un magnifique écrin, dont la rénovation a été particulièrement réussie.
Nous sortons du musée il est 14h30 passées, (4h et demi de visite ? incroyable, je n’ai pas vu le temps passer –mes pieds en revanche si, ils commencent à se mettre en mode « ouille » suite à 4h30 debout à piétiner et à avoir chaud). Il commence aussi à faire faim, le petit dej certes copieux pris à l’hôtel vers 7h30 n’est plus qu’un lointain souvenir ! Après un rapide coup d’œil sur les brasseries du coin, nous sautons dans le métro direction Montparnasse, dans l’espoir d’y trouver un endroit où se restaurer pas cher avant d’embrayer sur la visite suivante, celle du cimetière. Nous atterrissons donc chez un japonais de la rue d’Odessa, où nous engloutissons un bol de miso et quelques yakitoris, pratiquement à l’heure du gouter.
Le cimetière n’est pas très loin, nous traversons pour nous y rendre une brocante organisée sur le terre-plein central d’une grande avenue. On a l’impression de rentrer dans un grand parc, avec de beaux arbres et un calme qui contraste avec le bruit continuel de la rue et de la circulation. A l’entrée un plan accueille le visiteur en signalant les tombes des célébrités mais ce n’est pas vraiment ma quête, hormis Baudelaire je n’ai pas de visite particulière à rendre. Nous mettons d’ailleurs du temps à la trouver, sa tombe d’un côté (enterré au côté du général Aupick, pauvre Charles, il a doit être content ….) et son cénotaphe de l’autre. Quelques belles statues, quelques monuments atypiques –moins cependant que dans mon souvenir du père Lachaise ou des cimetières de Nice et Menton. Nous ne sommes interrompus dans notre visite par la sonnerie insistante d’une cloche : celle du gardien qui signale la fermeture et invite les gens à évacuer les lieux. Tant pis, nous n’aurons pas eu le temps que je souhaitais pour ce lieu, mais je n’avais pas prévu qu’il fermerait ses portes si tôt (ou qu’on y arriverait si tard !).
J’avais prévu pour la fin d’après-midi et la soirée une virée à Saint Germain des Près. Nous nous mettons donc en route pédibus et passons devant la célèbre Closerie des Lilas. Nous traversons le jardin Marco Polo puis le jardin du Luxembourg, où nous nous posons un peu pour flâner, en face du sénat. Il y a tout plein de chaises disposées là face au plan d’eau, où les gens se posent pour profiter d’un rayon de soleil. Avec ses canards et ses ramiers, le parc a un petit côté bucolique tout à fait charmant. Juste en sortant, nous profitons d’un spectacle musical avec une sorte de fanfare (joliment baptisée « les plaies mobiles ») qui s’est posée là pour jouer. C’est rigolo, pas toujours très juste mais festif. Ce qui est rigolo aussi c’est de voir l’air pincé de certains autochtones passant devant les jeunes musiciens. (Hé oui, ce n’est pas un mythe, le parisien n’est pas souriant outre mesure.) Un petit coup d’œil à la façade du Panthéon au bout de la rue adjacente, et nous continuons notre périple jusqu’à saint Germain. Le quartier est animé et festif, mais j’ai l’impression que l’âme du lieu se dissout un peu dans la succession des restaurants et des boutiques de luxe. Certes, nous n’avons pas pris le temps de visiter de fond en comble le quartier, j’imagine que nous avons dû louper une partie de ce qui fait son sel.
Nous finissons donc par suivre la recommandation du routard et nous installons dans un petit resto italien sans prétention à l’entrée du quartier, le Petit Mabillon. Nous prendrons le dessert rue du Four, où j’avais repéré une enseigne Ben & Jerry –depuis la fermeture de l’oncle Sam à Aix, plus moyen de trouver un endroit qui propose ces glaces qui me rappellent les bons souvenirs de mon « American life », il ne fallait donc manquer l’occasion de renouer avec Cherry Garcia et New York Super Fudge Chunk !
Il est temps ensuite de rentrer, et là aussi, surprise : RER plein comme un œuf à 22h30 passées, nous faisons le voyage compressés comme on imagine l’être plutôt aux heures de pointe en semaine que de nuit le weekend!! J’admire en tout cas les filles qui arpentent Paris et ses transports en commun sur des talons de 12 cm, court vêtues malgré la température pas franchement estivales, pianotant sur leur smartphone avec des faux ongles aussi long que les talons de leurs stilettos….ça doit être ça le chic parisien !