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  • Transition

    Il s’agit sans doute de continuer, mais sans «mode d’emploi » ce n’est pas toujours limpide ni évident. Reprendre ou recréer des habitudes, lesquelles ne font souvent que mettre ne lumière l’absence. Tiens, par exemple, pourquoi faut qu’il y ait Noel cette année ?

    Il me faut vivre aussi avec des images difficiles qui reviennent quand je ne m’y attends pas, avec des réactions émotionnelles, parfois  excessives, à des choses anodines. Je repensais à ce sujet, à ce passage de l’Insoutenable légèreté de l’être ou Sabina parle de l’enterrement de son père et de la manière dont elle écoute en boucle une symphonie de Mahler qui y sera diffusée, jusqu’à ce que cette musique ne lui fasse plus rien.

    Et puis il y a la maison à vider, placard par placard, tiroir par tiroir. Investigations indiscrètes mais comment faire autrement ? Trier et partager, ce qu’on conserve, ce qu’on ne garde pas, ce que l’on donne, ce que l’on jette … Je ne peux m’empêcher de trouver un « je-ne-sais quoi » d’indécent à ces tractations de partage, j’aimerais le penser comme un ultime cadeau pourtant j’ai l’impression de voler quelque chose. Pour autant j’arrive difficilement à laisser partir les choses, comme ces vieux gants de cuir qui ne vont à personne, mais que j’ai voulu garder quand même.

    Je trouve parfois que ma mère mets trop d’empressement à vouloir faire ce travail de dispersion, comme s’il y avait urgence à vider les meubles de leur contenu, puis les pièces de leurs meubles, etc. Je ne ressens pas cette urgence, au contraire, j’aurais bien laissé passer un peu de temps encore avant de me déterminer sur ces points. Peut-être parce que tant que les objets sont en place c’est un peu comme si la mort n’avait pas tout à fait gagné, peut être aussi qu’il me faut me consolider encore un peu pour être capable du discernement nécessaire.

    Un pas après l’autre.

  • Demain

    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
    Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
    J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
    Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

    Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
    Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
    Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
    Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

    Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
    Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
    Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
    Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


    V. Hugo