Ma compagne…ma familière, depuis tant d’années, toi qui m’a suivie pas à pas, et pourtant à laquelle je n’ai jamais cédé ; je te connais bien. Je sais comment tu te manifestes, et quand, même si tu parviens encore à me surprendre en surgissant de manière inopinée. Il n’y a pas toujours de signal d’alarme. Il y a par contre souvent tes propres compagne, la lassitude, et la souffrance. Il y a ce vide qui vient comme une lame de fond, rendant toute chose inutile.
Je sais que tu viens souvent quand je suis en voiture, parce que ce serait si facile, un coup de volant, un freinage tardif…Et si tout s’arrêtait ici, qu’est ce que ça changerait à la face du monde ? Puisque tout est voué à s’arrêter, puisque tout ce qui se construit s’écroule, puisque ce n’est qu’une question de temps, alors, pourquoi pas maintenant ? Je connais ces phrases que tu me souffles à l’oreille, cela fait si longtemps que tu me les dis. J’ai oublié l’âge précis que j’avais la première fois que tu es venue me voir. Tu m’as adoptée en cette fin d’enfance, m’ayant regardée grandir et sentant le terrain fertile, tu ne m’as plus quittée.
Ce matin de nouveau, je me suis éveillée avec ta voix dans les oreilles.
Commentaires
Je te le dis rarement, je t'aime tu sais mon Eurydice ! Je sais bien que je ne suis pas Orphée mais je suis là, avec ma vieille amitié.
Que de noirceur dans ce chant alors qu'il y a tant de choses qui te sont inconnues. Sur l'océan de la vie, mille tempêtes nous guettes, et Capitaine, mon Capitaine...
Petite sirène au coeur las tu trouveras ton rocher même s'il te faut encore nager. Comme l'écume les jours ne sont jamais les mêmes, et la vague porte l'esquif tantôt bas, après haut, c'est la vie en mer.