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  • Das Rheingold

     

    Hier soir, transmission en HD , en direct du Met, de l’Or du Rhin. 3h sans entracte, et pourtant, je n’ai pas vu le temps passer. Il y a quelque chose, dans les opéras de Wagner, qui vous scotche au fond du siège aux premières mesures et vous transporte dieu sait où, hors du temps, pour vous laisser aux dernières notes le souffle court, le cœur battant et l’œil rond, sans pouvoir dire autre chose que « waouh… » En tout cas, c’est l’effet que m’avait fait la Walkyrie à Marseille il y a quelques années, et c’est aussi ce que j’ai ressenti là, avec cette représentation de l’Or du Rhin.

    Tout au long de l’œuvre, le dialogue constant entre les voix et l’orchestre sert la tension dramatique, et le souffle épique ne se dément pas. La tragédie et le féérique se conjuguent, c’est une corde qui vibre et avec elle le spectateur, emporté par la vague puissante de ce Rhin à la fois mythologique et romantique.

    J’ai frissonné à l’apparition presque fantomatique d’Erda, à l’air de Donner déclenchant l’orage, au retours des thèmes et leitmotiv. L’orchestre conduit par James Levine a su parfaitement rendre cet alliage de finesse et de force, jamais « fanfare », toujours sensible.

    Bien sur, la mise en scène n’y est pas pour rien, et le Met n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié en la matière. Celle ci a dû demander aux chanteurs de développer aussi des talents d’acrobate, à les voir évoluer suspendus, harnachés, déambulant en quasi apesanteur sur une scène aux éléments mobiles. La vue des coulisses donnait d’ailleurs un aperçu assez impressionnant de la machinerie nécessaire pour faire bouger les parties tournantes de la scène et  « suspendre » les chanteurs. Les jeux de lumière aussi, étudiés mais sans ostentation inutile, participaient à la caractérisation des personnages : le feu de Loge, le Rhin et son or, la voie ouverte par Froh vers le Walhalla à la toute fin.

    Et pour les voix, là aussi : waouh ! Premiers ou second rôles, magnifiques : diction, attitudes, interprétations impeccables. Je suis toujours impressionnée par les voix lyriques, mais il est vrai que le répertoire wagnérien requiert une puissance qui ne peut laisser indifférent.

    Prochain épisode : au printemps, la Walkyrie, avec Deborah Voight dans le rôle titre (bien rajeunie par l’affiche, d’ailleurs, et doté d’une seyante crinière rousse). J’imagine que cela me fera tout drôle de retrouver en HD celle que j’avais vue « en live » au Met !

     

    Distribution :

    Wotan : Bryn Terfel

    Fricka : Stéphanie Blythe

    Alberich : Eric Owens

    Loge : Richard Croft

    Fafner : Hans Peter König

    Fasold : Franz Joseph Selig

    Donner : Dwayne Croft

    Freia : Wendy Bryn Harmer

    Erda : Patricia Bardon

    Mime : Gerhard Siegel

     

    http://www.metoperafamily.org/metopera/season/production.aspx?id=11052

     

     

     

  • Brève de comptoir

     

    Mes actuelles recherches d’emploi m’amènent à me déplacer pas mal, notamment sur Marseille, et je profite souvent de l’occasion pour joindre l’utile à l’agréable c'est-à-dire faire un peu de tourisme dans la ville.

    Cette fois, c’était le quartier du Prado, ce qui m’a donné l’occasion de faire un tour au célèbre marché du Prado, puis de m’attabler dans un petit restau indien pour déguster un poulet tandoori..

    Derrière moi, des dames étaient attablées, visiblement en pause repas. Elles discutaient d’un collègue, apparemment brillant, mais dont le comportement les déconcertait. Le diagnostic tombe, sans appel : c’est un début d’Alzheimer. Le tout étayé par un «  Oui, d’ailleurs, parmi les gens qui ont Alzheimer, il y a beaucoup d’anciens savants : c'est normal, ils ont usé leur cerveau, c'est comme un ordinateur quand c'est trop plein ça disjoncte", corroboré par son interlocutrice d’un « Forcement, c'est comme toutes les parties du corps humain, quand on s'en sert trop, ça se fatigue »

    Gageons donc, en suivant leur propre raisonnement, que ces dames étaient bien à l’abri de la maladie !