Elle est partie.
13h30 ou quelquechose comme ça .Une partie de moi est morte en meme temps, la part douce et dorée de mon enfance est morte elle aussi aujourd’hui.
J’étais présente aupres d’elle tant que j’ai pu, tous les soirs de cette semaine depuis son opération, aujourd’hui jusqu’à son dernier souffle et pourtant cela ne me semble pas assez. Parce que ce ne sera plus jamais possible, maintenant, d’aller la voir, de lui parler, de passer du temps avec elle, de lui apporter les petites gâteaux à la chantilly qu’elle aimait tant .
Je n’avais jamais vu mourir quelqu’un avant aujourd’hui. Jamais entendu ce râle, ces sonneries d’appareils, le temps qui s’étire et en même temps chaque minute qui compte parce qu’elle sera peut etre la dernière et qu’on veut ma garder encore un peu, un tout petit peu, avec nous .
J’ai prié pour que ce dieu dans lequel elle croyait vienne la chercher parce que je n’en pouvais plus d’entendre son râle, de voir ses épaule ses soulever brusquement, s'affaisser, demeurer un instant immobiles pour se relever à nouveau brusquement . Même si les soignants vous disent qu’elle ne souffre pas, qu’elle a de la morphine et des calmants, qu’elle n’a plus sa conscience de toute façon. Comme pour nous dire qu’elle était déjà partie et que seul son corps est encore là, dans sa lutte mécanique et perdue d’avance.
Hier elle a serré ma main dans la sienne, peut etre pour me dire au revoir, et c’est la dernière fois de nos vies à toutes les deux qu’on se tenait ainsi la main .
Aujourd’hui c’est comme si quelque chose derrière moi avait été tranché me laissant dos au précipice, et devant la route n’est pavée de tout ce qui ne sera plus possible.
Je voudrais m’endormir et me reveiller demain, que cela ne soit qu’un affreux cauchemar et que je puisse reprendre avec elle une conversation, lui montrer les photos de mon appartement et l’emmener faire les soldes, lui ramener de voyage un magnet pour sa collection …
Elle qui n’était qu’amour...
Je taime, Mamie.