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Funérarium

 

Visite au funérarium aujourd’hui.

 A l’époque, j’avais refusé d’y aller pour mon grand père, je ne voulais pas qu’une image de mort ou de maladie –j’étais si peu allé le voir à ‘hôpital aussi, le pauvre, ne vienne  remplacer dans ma mémoire l’image de lui en pleine santé. Le fait est que j’ai lourdement payé ce choix en regrets et en culpabilité depuis.

Je n’avais pas cette fois ces excuses. J’ai vu la vie la quitter, j’ai vu son visage transformé par les épreuves, je l'ai entendue dire "je vais /je veux mourir", alors qu’est ce qui pouvait être pire ? Et puis je voulais la voir encore avant de ne plus pouvoir la voir du tout.

C’est une étrange image qu’une personne dans un cercueil. Visage apaisé mais pas vraiment son visage, pas celui de l’hôpital, pas celui d’avant non plus. Plus  de trace de souffrance mais plus vraiment elle non plus. Un visage de statue de cire. Et pourtant il me semblait par moment, en la regardant, qu’elle va ouvrir les yeux, sourire et se redresser.

A ses cotés, une photo de mon grand père (j’espère qu’il l’a tient dans ses bras aujourd’hui), une petite effigie de la Vierge qu’elle avait sur sa table de nuit, à son cou une chainette avec un cœur d’ambre que je lui avais offert.

Et tout autour, les fleurs, l’odeur des lys, les gerbes, le cœur fait de roses roses, blanches et d’orchidées, qui sera mon dernier cadeau pour elle.

Aujourd’hui mes parents recevaient le curé pour préparer la cérémonie : il me demande de préparer un texte pour le lire lors des obsèques. Une action de grâce, dit il, des remerciements pour ce qu’elle nous a transmis, quelques mots sur ce qu’elle était pour moi. Il nous demande aussi quelques photos – difficile épluchage des albums, où l’on voit désormais toujours plus nombreux les visages de ceux qui sont partis, où revoir des photos d’elle en pleine forme est à la fois un baume et un crève cœur.

Au funérarium, près d’elle, j’ai écrit quelques mots. Je lui ai parlé aussi, doucement, pour lui dire que j’espérais qu’elle aimerait ce texte et qu’elle me pardonnerait de ne pas avoir la force de le lire moi-même. Lui dire combien je l’aimais et combien j’espère qu’elle l’a su, qu’elle l’a senti quand elle était vivante. Lui dire bien d’autres choses encore, même avec cette voix que le chagrin me casse, même si son corps ne les entends plus, peut être son âme les reçoit elles.

 

Ma Mamie Chérie,

Au moment où il faut se dire « au revoir », j’aimerais évoquer et partager en quelques mots ce que tu représentais pour moi.

Comme toutes les personnes qui t’ont connue, je retiendrai ta générosité et ta joie de vivre : toujours souriante et gaie, coquette – et gourmande aussi !

J’aimerais te remercier pour ces jolies valeurs que tu m’as transmises, et qui faisaient de toi cette personne si appréciée et estimée de tous.

J’aimerais aussi te remercier d’avoir été ce rayon de soleil, cette fontaine d’amour inépuisable.

Merci pour cette présence à mes cotés pendant ces presque 4 décennies, chemin fait de complicité et de tendresse à chaque instant.

Aujourd’hui, malgré la tristesse, je ne veux retenir que cet amour.

Je sais que tu continueras de m’accompagner, même si c’est d’une autre manière.

Je te garderai toujours dans mon cœur.

 

 

 

 

 

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