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  • Yogaccrobaties et cie

    Ayant eu il y a plusieurs mois déjà l'idée saugrenue et ruineuse de m'inscrire dans un club de fitness, je continue ma découverte progressive des joies du sport et de la forme (mot à ne jamais mettre au pluriel en présence des moniteurs ou des participantes sous peine de passage d'office à la diète protéinée et aux anabolisants)
    Première prise de contact, le RPM : grosso modo il s'agit de pédaler comme un dératé pendant 55 minutes, en côte, en sprint, en sprint de côte, sur fond de musique de djeuns et leadé par un bellâtre épilé et musculeux, chargé de nous donner l'exemple, la cadence et les encouragements nécessaires. Lequel bellâtre existe en 2 modèles, version brun ou version blond, parce qu'il en faut pour tous les goûts.
    Seconde prise de contact, le " body pump " . Plus ludique, il s'agit cette fois de faire mu-muse avec des poids et haltères, toujours sur fond de musique de djeuns (grâce au club, nul besoin d'écouter NRJ pour connaître la fine fleur de la variétoche branchée, qui a dit que sport et culture étaient antinomiques hein ?!), toujours avec le bellâtre épilé (ou la demoiselle tatouée, il en faut pour tous les goûts bis) pour donner, là aussi, le tempo et l'exemple aux galériens volontaires que nous sommes.
    Là, horaires d'été aidant, m'est venue l'idée de tenter un cours nouveau, le " body balance ". De quoi s'agit il, me direz vous ? Le dépliant dit " un mélange de tai-chi, yoga, relaxation, sur des musiques douces, blablabla ". Bien. Voilà qui va être reposant, pour l'été, me suis je dit.  En bonne occidentale ignorante de ces choses là, j'imaginais le yoga comme un truc assez pépère, genre, assis en tailleur avec une fleur de lotus sur l'oreille à méditer sur le chant des grenouilles sacrées. Que nenni !
    Le cours soi disant tranquile a donc consisté en 45 longues minutes de contorsions et autres posture aussi incongrues qu'instables (mettez vous en équilibre sur le pieds gauche, tendez la jambe droite à l'équerre et levez les bras pour la salutation au soleil...maintenant posez votre orteil dans l'oreille et reeeeespireeeez...), où vous êtes confrontés aux limites respectives du ridicule et des possibilités physiologiques de votre pauvre carcasse. Par contre, vous apprenez un tout un tas de noms poétiques, (j'ai retenu, en vrac, la posture du chien, de l'arbre, du cobra, du crocodile, de l'ange...), de quoi faire pâlir d'envie le kama-sutra.
    Puis, comme récompense après ces gesticulations, 10 minutes de relaxation, où je me retrouve à gésir sur le tapis de sol tel un phoque épuisé par une campagne intensive de pêche aux anchois. Pendant que la gentille demoiselle égraine son chapelet de recommandations d'une voix douce et atone, indiquant qu'il faut visualiser le muscle de son mollet pour le détendre etc, je fais mentalement ma liste de courses pour le lendemain et réfléchis au repas du soir, en pianotant sur le tapis et sol et en scrutant les poutres du plafond ( tiens, une toile d'araignée... )
    Finalement, je crois que je vais continuer à pédaler...

  • Renaissance musicale

    Le théâtre du jeu de Paume : petit théâtre à l'Italienne, tout de rouge vêtu avec son plafond en trompe l'oeil baroque, une sorte de bonbonnière 18e siècle. C'est là que se tenait, hier soir, un récital de Madrigaux de Monteverdi organisé dans le cadre du festival d'Aix. C'était aussi le seul théâtre de la ville avant que ne soit construit le GTP, (Grand Théâtre de Provence, qui a accueilli cette saison la Walkyrie du festival.)
    Par chance, j'ai pu bénéficier d'une place de choix au parterre malgré  ma réservation initiale au Paradis (jolie dénomination pour le Poulailler -n'oublions pas que nous sommes à Aix, et que cela ne saurait être compatible avec le ramassis de gallinacés que suggère le terme initial !)  En effet, toutes les places n'ayant pas été vendues, les premières personnes se présentant avec leurs tickets de 3e catégories ont été replacées sur les places de 1er ou 2e catégorie vacantes. Initiative sympathique qui m'a permis de me retrouver parfaitement centrée et à une distance idéale de la scène, la place rêvée.
    J'ai bien aimé le spectacle dans son ensemble, la musique ancienne est toujours un peu surprenante mais les interprètes étaient de qualité. L'alliance de la poésie et de la musique, la délicatesse des accords étaient justement rendus, que ce soit dans les morceaux enlevés ou dans ceux plus tristes ou retenus, évitant l'écueil de la préciosité ou de l'afféterie.
    A la direction musicale, Kenneth Weiss, (qui avait donné la saison dernière un splendide Didon et Enée), accompagné de musiciens jouant sur instruments d 'époque et de 5 chanteurs : basse, ténor, contre ténor, mezzo et soprano.
    La mise en scène, très inspirée de la danse contemporaine, était un peu étrange, mais avec de jolis moments. Les interventions des chanteurs étaient chorégraphiées (parfois cependant dans la limite de la compatibilité entre chant et gymnastique : je tire mon chapeau au Basse qui a réussi à chanter parfaitement son air tout en faisant des pompes au sol...) et accompagnées d'une danseuse. De fait, l'ensemble n'était jamais statique ou dénué de vie, même si j'avoue ne pas avoir bien saisi en quoi il était obligatoire que la danseuse fut seins nus (euh...pour que ces messieurs puissent ce rincer l'oeil sous un couvert hautement cul-turel ?).

    Distribution :
    Direction musicale : Kenneth Weiss
    Mise  scène : Arco Renz
    Soprano : Judith Van Wanroij
    Mezzo : Amaya Dominguez
    Tenor : Fredrik Akselberg
    Contre tenor: Xavier Sabata
    Basse : Michael Leidundgut
    Danseuse : Wen-Chi Su
    Violons : Boran Cicic, Gabriel Grosbard, Anfisa Kalinina
    Chitarrone & guitare : Diego Salamanca
    Viole de gambe & lirone : Julien Leonard