Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Zimboumboum

    Me voici peut être en mode " vieux ronchon réac", mais c'est un fait : je crois que je n'aime pas la fête de la musique ! A l'instar de mon prof de chant qui appelle ça "le bordel organisé", j'appelle ça "la fête du bruit"... Déjà, l'idée  des festivités à date fixe, assortie de l'obligation de s'y amuser, ça m'ennuie un peu. Pour qui aime et pratique la musique, c'est tous les jours qu'il la célèbre et l'apprécie, nul besoin de désigner 1 date pour cela (de même, la journée de la femme, la fête des secrétaires, des grands-mères, etc...attendant avec impatience la St Crétin aussi )
    Faire la fête de la musique consiste essentiellement, du moins pour ce qui est d'Aix, à aller prendre un bain de foule au milieu du brouhaha. Peu de variété dans la musique, les bons groupes restant rares, on se retrouve avec au choix les murs d'enceinte des bidouilleurs techno (autours desquels se regroupent les vendeurs de substance permettant de supportable rendre la musique techno), les hard-rockers chevelus beuglant dans leur micro, les ados sortant pour la 1er fois de leur cave de répétition...
    Même lorsqu'on parvient à trouver un groupe intéressant, difficile de se poser pour écouter, entre le parasitage sonore des groupes environnants et le passage incessant de gens plus ou moins imbibés (ne pas se faire marcher sur les pieds, ni renverser une bouteille dessus, ni brûler par les mégots relève dans ces circonstance d'une véritable stratégie), impossible aussi d'échanger quelques paroles avec le voisin sans se péter les cordes vocales pour essayer de dominer un tant soit peu le déluge de décibels.
    En tout cas, s'il y en a pour qui la manifestation est rentable, ce sont les cafetiers, chez qui les consommations subissent une inflation soudaine (je me souviens d'avoir payé 4 euros un malheureux coca -cela explique sans doute la tactique des djeuns qui se baladent la bouteille de vodka ou de whisky à la main, s'étant préalablement fournis à pas cher au supermarché ou dans la cave de papa), et les sociétés de parking puisqu'il est impensable de trouver une place pour se garer un tel soir.
    J'avoue même avoir lâchement boycotté la chorale, me souvenant des fois où nous nous retrouvions entassés dans cette petite église du village de Fos où règne une chaleur d'enfer, à essayer de chanter malgré la sensation d'étouffement née de la chaleur, de l'humidité et du parfum des lys en putréfaction dans les vases de l'autel.
    Donc, voilà, pour cette fête de la musique 2007, j'ai pris l'option " silence ", avec coucher de soleil sur la campagne aixoise, bien loin de toute cette agitation.

  • Mobilis in mobile

    Suite à l'intervention de mon ami Maître Chronique sur ma précédente note, je me permets de rebondir sur cette histoire de mobilité.
    La mobilité, avec la polyvalence, est devenue une des vertus cardinales du salarié moderne. Traduction : vous devez être capable de faire tout, n'importe quoi et n'importe ou. De l'adaptabilité poussée à son paroxysme, c'est à dire l'ère où le salarié est un pion interchangeable et non plus une personne.
    A l'opposé, j'ai eu des exemples extrêmes, quand je travaillais à Marseille, de la non-mobilité.
    En général, on débusquait les concernés par une question simple : " vous recherchez du travail dans quel secteur ?" Secteur s'entendait secteur professionnel dans l'idée première, mais nombre de personnes le prenaient au sens géographique du terme, et n'hésitaient pas à nous répondre candidement "le 15e arrondissement !" ou "la Belle de Mai !" -il s'agissait en général de leur quartier, du périmètre de 2 à 5 km entourant leur domicile.
    Au-delà, l'aventure, la jungle, les crocodiles…bref, point de salut en dehors de ce qui pouvait exister dans leur petit pré carré. (Le pompon fut décroché un jour par une dame qui voulait travailler comme femme de ménage, mais exclusivement dans sa cage d'escalier…Je fus tentée de lui suggérer que si elle acceptait d'étendre sa zone d'activité au trottoir devant son immeuble, ça lui offrirait certainement des possibilités de rémunérer ses services autrement, mais …là n'est pas le propos.)
    Je me souviens de personnes pour qui prendre le bus, ou pire : le métro, changer d'arrondissement, traverser la ville, passer des quartiers Nord au centre ou aux quartier Sud n'était, simplement, pas envisageable. Je leur aurai proposé d'aller en Terre Adélie, j'aurai vu sur leur visage le même air effaré. Je veux bien que Marseille ne soit pas championne des transports en communs, et qu'il soit légitime d'espérer se simplifier la vie en limitant des temps de trajets coûteux en fatigue, argent, temps et organisation personnelle ; mais quand même !
    Il arrivait que nous fassions remarquer à certains que mes collègues et moi-même faisions tous entre 60 et 100 kms de trajet journalier domicile/travail ; cela nous valait généralement d'être regardés comme des extra-terrestres ou d'essuyer un  "oui mais bon avec la paye que vous avez, vous pouvez le faire"  -Bah tiens, c'est connus, on a des payes de ministre et des voitures avec chauffeur de maître, nous autres ! (les pauvres, s'ils avaient vu la tronche de ma fiche de paie, avec mon mi temps et mes 600 euros mensuels de l'époque.
    Mais sortons de l'anecdote.
    J'admire les gens qui choisissent de s'expatrier pour faire des choses qu'ils jugent plus intéressantes, plus rémunératrices ailleurs, ou parce qu'ils estiment que les conditions de vie sont meilleures sous d'autres cieux.
    Mais pour autant, cela doit-il devenir une règle absolue ? Est-ce un choix plus noble que celui de vouloir rester proche de ses attaches affectives, géographiques, ou familiales ?
    En arriverons nous un jour à un système où, tout étant subordonné aux exigence du Travail et de la Rentabilité, chacun deviendra un exilé obligatoire, sommé de suivre, au mépris de sa vie personnelle, les pérégrination géo-économique des entreprises, s'il veut conserver le luxe d'avoir un emploi ?