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  • Salem

    Voila une visite que j'aurais regretté de ne pas faire.
    Salem est reliée a Boston par le commuter rail ( sorte de train de banlieu), 30 minutes de trajet, presque la porte à coté. Nous voila donc partis en expédition au pays des sorcières .
    A première vue, Salem est une petite ville typique de Nouvelle-Angleterre, tendance ville de ploucs, avec à peu près une église par habitant. Evidement, la ville fait son fond de commerce des sorcières et de tout ce qui peut s'y apparenter, il y a donc un nombre intéressant de boutiques goths (certaines avec des fringues magnifiques mais hors de prix ) et de magasins ésoteriques.
    Nous ne croisons pas grand monde dans les rues, quelques touristes égarés et un couple de goths. La ville semble plus que calme. On retrouve l'architecture typique du coin, grandes maisons en bois avec les perrons a colonades, bâtisses de brique rouge. L'ambiance est un peu étrange, quelquechose de morne, ou de trop lisse pour être franchement sain : sans doute n'est ce pas pour rien que HP Lovecrat a utilsé Salem comme modèle pour sa ville d'Arkham. Ceci dit, nous sommes dimanche et il pleut.
    Nous nous arrêtons déjeuner dans un resto très cosy, je goûte les " Church Street's Meatloaf" (plat préparé avec de la viande hachée, des épices et des champignons, pas mauvais du tout) avec la table voisine un curé en col romain qui fait la conversation a une des ses paroisiennes. Hum...

    Le Witchmuseum, attraction principale de la ville, se dresse comme un décors de théatre particulierement kitch près du jardin public. La statue de Roger Conant, le fondateur de la ville lui fait face, imposante : un puritain, un vrai, du genre qui n'a pas l'air de plaisanter.. Il n'a cependant pas participé a la chasse aux sorcières de 1692, pour la bonne raison qu'il etait retourne ad patres quelques années avant.
    Le musée propose de retracer et d'expliquer cette période , puis dans une 2e partie, propose une vision "évolutive" de la sorcellerie, du 17e siècle à nos jours.
    Nous entrons dans une grande salle sombre, et nous installons sur des bancs. Autours de nous sont situées de manière circulaire 9 scènes, qui seront éclairées a tour de rôle, évoquant les moments clé de l'histoire. Les tableaux sont composés de manequins de taille presque réelle et commentés en voix off. Le 1er tableau à s'éclairer est une représenation du diable, avec des pieds de bouc comme il se doit et un air patibulaire.
    Ensuite, on voit un intérieur de maison, une femme qui file en compagnie de sa fillette, et la voix off explique les conditions de vie des habitants de l'époque, en particulier, des femmes. Au tableau suivant, on voit des gamines rassemblées autours d'une esclave qui leur raconte des histoires vaudous. Le 4e tableau montre le moment où la nièce et la fille du pasteur, tombées malades, sont déclarées possédées... De là démarre la chasse en elle même, avec les dénonciations, les procès, et les exécutions.. Un tableau figure les geoles, un autre le tribunal, un autre encore montre la mise a mort d'un accusé par écrasement (il avait été condamné a une torture consistant en l'accumulation de gros cailloux sur le veinard en question, soit jusqu'a ce qu'il avoue, soit jusqu'a ce qu'il meure. En l'occurence, le gars n'avait rien à avouer.)  Le dernier tableau represente l'exécution par pendaison d'un des 4 hommes condamnés à mort au cours de cette hyserie collective.
    Sur cette période, 300 personnes ont été accusées de sorcellerie, 19 ont été condamnées à mort ( 14 femmes & 5 hommes, donc) , on peut trouver la liste de tous les noms dans le hall d'entrée du musée.
    La 2e expo est un peu sur le même principe. La aussi, des manequins grandeur nature et des voix off, plus un guide sympa qui explique, répond aux questions et fait les transitions.
    Le premier manequin est celui d'une femme, tenant un nourisson dans ses bras. Une sage femme, qui mets les enfants au monde et connait la médecine traditionnelle par les plantes. Le deuxième montre une sorcière sur son balais, avec un visage vert, laide comme les 7 peches capitaux, devenue une des personifications du mal. (c'est celle qu'on retrouve dans les contes pour enfants, comme Hansel et Gretel )
    Sur le troisième et dernier tableau, un couple au front ceint de rameaux, vétus de capes et de tuniques de velours, represente les actuels pratiquants de la Wicca (reconnue comme religion officielle aux USA.)
    Une frise sur le mur retrace les évènements historiques principaux ayant plus ou moins partie liée avec la sorcellerie : le procès de Jeanne d'Arc et celui de Galilee, l'affaire des poisons , la publication de tel ou tel ouvrage de démonologie, pour arriver à Nancy Reagan et son astrologue favori en passant bien sur par la période du Mac Carthysme, l'autre "chasse aux sorcières".

    Evidement, après la visite du musée, il y a le passage obligatoire par la boutique du musée.
    On y trouve un certain nombre de bouquins, pour enfants ou pour adultes, plus ou moins sérieux, sur la Wicca, sur la sorcellerie , la magie, etc, mais aussi des exemplaires de La Letrre Écarlate de Nathaniel Hawthrone ( l'histoire se passant dans un contexte voisin).En revanche pas de Poe ou de Lovecraft.
    On y trouve surtout toutes sortes de gadgets de mauvais goût et par là même très marrants, des TShirts portant le logo du musée, des chats noirs en peluche, des cartes postales, bref, tout ce qu'on peut trouver habituellement dans une boutique de souvenirs, mis a la sauce locale. Je résiste donc aux couteaux à beurre en forme de doigts coupés, bougeoirs chauve-souris et autres pendentifs-araignée, pour prendre 3 petits bouquins ( un guide des cimetières, un traites des superstitions et un livret sur le musee lui même ) : il ne me reste plus qu'à m'armer de courage et d'un dictionnaire pour les lire.


    Pour en savoir un peu plus sur la Witchcraft Hysteria, allez jeter un oeil sur cette page, ( en plus c'est en francais)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem

    Le site du musée: http://www.salemwitchmuseum.com/about/

  • Jazz !

    Vendredi, soirée jazz au Wally's Cafe. Des lustres que je ne m'etais pas trouvée dans une ambiance de cette sorte. Pile poil le genre de jazz que j'aime entendre en live : moderne, punchy, avec des musiciens qui ne font pas semblant. Les muciens en question semblent assez jeunes mais ils connaissent bien leur boulot. Batterie, basse électrique, piano rhodes, trompette et saxo, voila les ingrédients du cocktail.
    J'aime quand la musique monte, s'intensifie, dans un crescendo rappellant l'entrée en transe, pour ensuite redescendre et s'apaiser dans un souffle. Je ne trouve cette sensation là qu'avec certaines musiques, dont le jazz live -et encore, pas toujours. Here it is .
    Une foule de souvenirs me reviennent en mémoire et me ramènent a une certaine époque de ma vie. Mc Coy Tyner au festival de Juan les Pins, les concerts du Trio de Christian Vander, le sourire d'Elvin Jones et le cri de John Coltrane. La trompette de Miiles Davis. Welcome. Mon compagnon de route d'alors.
    De cette époque aussi j'ai garde une habitude de suivre d'un peu plus près que les autres le jeu du batteur . Celui ci a un jeu sobre et efficace. Je souris à sa manière de faire tourner la baguette dans sa main, et quand il troque celles ci contre les ballais me revient la levee d'Aknowldgement, like a sunrise on the see, an opening flower ou l'envol d'un oiseau.
    Je suis touchée par la simplicité et la sincérité avec laquelle la musique est jouée, meme si je déteste l'expression " ca vient des tripes " ( hum, quand on reflechit une seconde a ce qui vient reellement des tripes, on est moins sur que ce soit un compliment) . Vendredi soir, il y avait une présence.

  • Coming out....

    Vous savez quoi? J'adore etre ici !

    Aussi paradoxal que cela paraisse, je me sens bien dans cette ville, un peu comme chez moi.  J'aime bien ces maisons en bois aux facades colorées, les bâtiments en brique rouge et pierre blanche du quartier de Harvard , les ornements de cuivre envahis pas le vert-de-gris. Je m'amuse de la maniere dont les gens décorent leurs jardins ( ah, les flamands roses en plastiques plantés au milieu du gazon... les nains de jardins n'ont qu'a bien se tenir!! ). J'aime la manière dont les parcs et les arbres sont omnipresents ( ainsi que les écureuils, comme il se doit).
    Quand je marche dans les rues de Cambridge, je n'ai pas l'impression d'être aux Etats Unis. Je ne réalise pas que je suis si loin de chez moi.
    Le dépaysement me prend lorsqu'approchant, à pieds, en  vélo ou en métro, de la Charles , je surprend cette incroyable skyline, avec les buildings. En face de moi, Boston. Waouh.

    Ici , tout semble etre conçu de maniére d'abord ludique avant toute autre possibilité.
    Il y a le Stata Center, un immense immeuble qui ressemble a un légo déstructuré, aux couleurs improbables.
    Il y a les feux rouges qui font "cui-cui" ou "bip-bip" pour vous prévenir s'il est temps ou pas de traverser, avec un décompte des  secondes sur un panneau lumineux : si vous etes sourds, fiez vous aux panneaux, si vous etes aveugles, aux bruitages, ..personne n'est oublie. Ainsi, au croisement de Ames Street et Broadway, vous avez 21 secondes ( c'est précis, hein ?) pour vous rendre de l'autre coté de la rue, le compte a rebourg s'amorcant des le changement de couleur des feux.( qui sont, faut il le rappeller, de l'autre coté du carrefour : pas question donc de ss'arrêter au pieds du feu rouge comme en France!)
    Dans la station de métro ( qui, ici, s'appelle le T) de Kendall, celle qui dessert le MIT et mon quartier, il ya de grandes fresques racontant la fondation de Cambridge, l'évolution de la cité et les grandes découvertes scientifiques. La vraie originalite, c'et le  " Kendall Band  " , une intallation compose de 3 instruments de musique a disposition du public : le Pythagora's :( "swing the handle slowly back and forth and lend the hammers sound the bells" :. il s'agit d'actionner une poignée qui met en branle un mécanisme, lequel fait taper des marteaux sur des cylindres métaliques suspendus entre les 2 voies. Quand les marteaux touchent les cylindres, cela produit un son très agréable, plein d'harmoniques, quelquepart entre les bols tibetains et le xylophone ) ; le Kepler ( élipse in F# ) où la manivelle va actionner un marteau qui viendra heurter un grand cercle métalique ; et le Galileo, une plaque de métal qu ondule, un peu dans le genre genre scie musicale. Comme vous l'aurez remarqué, les noms comme les procédés sont des hommages a quelques figures de l'histoire des sciences.
    Dans les rames, et particulierement sur la Red Line, l'essentiel des publicités est dédié aux écoles et universités, avec a disposition des coupons pour s'inscrire ou demander des renseigmenents. Quintescence de la ville universitaire. Même le nom des rues ( Galileo Galilei Way, par exemple) ou des certains batiments ( EMC2 ) s'y mettent.
    Il y a aussi les batiments du MIT, avec son dome et ses colonnes a la greque, tout blanc face la la rivière, déroulant un campus plus grand que le centre ville d 'Aix.
    On croise toutes sortes de gens, des étudiant(e)s venus des 5 continents, des messieurs sérieux en costume, des jeunes en baggy, des excentiques et des passe-muraille,   des touristes et des autochtones,  le tout formant un meli-melo cosmopolite et anti-monotonie.

    J'aime bien ici l'impression d'espace, comme si la ville était un champ ouvert, un terrain d'aventures et de découvertes. Le sentiment de liberté. Rien de froid comme on pourrait l'imaginer d'une ville américaine : je me sens plus en sécurité en marchant seule dans les rues de Boston que dans celles de Marseille.

    Voila, tout ca pour dire que je réalise la chance que j'ai d'être ici et faire cette expérience, quoi qu'il arrive par ailleurs.