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Musique - Page 4

  • Traviata




    J'ai passé hier soir une délicieuse soirée à l'Opéra.

    Bien sur, le Shubert theatre, où se déroulait la représentation, n'est pas le Met', c'est une salle de taille et d'apparence beacoup plus modeste. Mais peu importe. La troupe était constituée de jeunes chanteurs, américains pour la plupart, le role titre étant tenu par une jeune soprano russe, Dina Kuznetsova, qui nous a épatés. Nous étions au dernier rang de la "mezzanine",(en gros, être plus loin,c'était être dehors ou sur le toit) mais grâce aux proportions réduites de la salle et aux jumelles que nous avions eu la bonne idée d'acquérir, nous pouvions suivre les chanteurs aussi bien qu'au parterre.
    Esthétiquement, c'était très réussi. De très beaux costumes, hauts en couleurs et parfaitement servi par les éclairages et par une mise en scène créative mais sans excentricités qui auraient pu dénaturer l'oeuvre.
    Ainsi, le 1er acte se déroule dans une harmonie de rouges, rendant bien le faste de la fête chez Violetta. Par contraste, la 1er scène du 2e acte est blanche, très sobre, laissant toute la place au dialogue entre les personnage. La deuxième scène du 2e acte renoue avec le côte luxueux, sous le signe du bleu et du violet, avant de revenir à une grande sobriété pour le dernier acte, Violetta mourant dans la pauvreté et le dénuement, Cette alternance de dépouillement et de glamour mettait parfaitement en valeur le propos de chaque scène . Les moments festifs, brillants, étaient parfaitement rendus à la fois par l'intensité des couleurs et le jeu de scène, composant de très beaux tableaux, et lors des moments d'intensité dramatique, l'absence de fioritures resserrait toute l'attention sur le(s) chanteur(s).
    Que dire des voix ? Si l'ensemble des chanteurs a été bien applaudi, la soprano a eu droit a une standing ovation amplement méritée. Actrice en plus d'être chanteuse, elle incarnait une Violetta vibrante, expressive et captivante. Je reconnais y être allée de ma petite larme, notamment sur l'air du dernier acte " addio del passato..." Si, au tout début, j'ai eu un moment de doute en trouvant ses aigus un peu raides, cette impression a très vite disparu : sans doute un effet du trac au moment d'entrer en scène. J'ai été impressionnee par sa manière de chanter les pianissimi sur les notes hautes, sans jamais affadir ni “blanchir” le son. Waouh.
    Le ténor qui tenait le role d'Alfredo s'est aussi bien débrouillé, bien qu'étant moins comédien et ayant moins le physique du role (plus proche du bon garcon texan que du jeune 1er romantique, alors que Kuznetsova est une fort jolie fille).Le duo du père et du fils “ di Provenza il mar, il suol.... “ était ainsi particulièrement émouvant.
    Il ne serait pas juste d'oublier de mentionner la prestation du choeur, très enlevé, que ce soit le choeur de brindisi dans le 1er acte ou dans le 2e acte avec le choeur des Bohémiennes et des Matadors.
    Détail sympathique, le programme mentionnait, en plus des artistes traditionnellement cités, le noms de tous les membres de l'orchestre, classés par instruments, et du choeur, pupitre par pupitre.
    Pour l'anecdote, alors que je me balladais dans les couloirs du théâtre lors du 1er entracte, je me suis fait apostropher par une dame d'un certain âge, très chic,qui m'a regardée des pieds à la tête en souriant et m'a lancé un “ oh, you should be on stage !” * ( héhé ,moi je veux bien, hein, si jamais le choeur du Boston Lyric Opéra embauche...)


    * traduction “ oh, vous devriez être sur sur scène !” Mignon, non ? Pour compléter l'anecdote, il se trouve que je portais la tenue que je mets souvent pour les concerts avec le choeur Amadeus, une robe longue en velours noir, agrémentée pour l'occasion d'une étole rouge: la “ diva's touch “ ,quoi !


  • Joyeux Anniversaire

    Aujourd’hui, c’est le 250e anniversaire de la naissance de Mozart, la radio me le

    rappelle des que je l’allume et même Google s’est déguisé pour l’occasion.

    Coïncidence fâcheuse, les intempéries m’ont empêchée de me rendre à ma répétition de chœur, nous aurions, je pense,  fêté ça dignement : après tout ne nous appelons nous pas « Chœur Amadeus » ?!

    Il est dommage que Mozart devienne comme une sorte de poncif…. La Flûte Enchantée a été mon premier opéra ( sur disque, un vinyle que j’écoutais gamine chez mes parents), et, plus tard, j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à chanter ses œuvres.

     

     Je me souviens de Kundera qui écrit  quelque part dans l’Insoutenable Légèreté de l’Etre «  au temps de JS Bach, la musique était comme une rose éclose sur la neige du silence » : sans savoir pourquoi j’avais toujours associé à la musique de Mozart l’image d’une rose,  avant même de lire ce roman. 

     

    Je me souviens aussi d’avoir été à Salzbourg l’été 1991, autre anniversaire mozartien.

    A l’instar de Bernadette à Lourdes, Wolfgang constitue à Salzbourg un fond de commerce indéniable, avec tout le folklore qui va avec : de la liqueur Amadeus, aux Mozartkugeln (improbables friandises faites de chocolat et de pâte d’amande), le pauvre est mis à toutes les sauces ( de préférences, celles qui sont lucratives). 

    Néanmoins, la musique était omniprésente : impossible d’entrer dans une église sans trouver une chorale rassemblée pour chanter ( ah, le baroque autrichien, les moulures blanches sur les murs aux couleurs pastel …) , et j’ai eu la grande chance d’assister aux répétitions du ténor Placido Domingo, qui donnait un récital le soir même.

     

    Je ne chantais pas encore à cette époque, mais je ne doute pas que ces notes et ces souvenirs se soient nichés quelque part dans mon cerveau, pour me pousser à m’inscrire dans une certaine petite chorale de quartier quelques années plus tard…