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  • Brel, plus juste que je pourrais l'être

       Orly   
      Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudés Semble-t-il l'un à l'autre Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent Il doit lui dire: je t'aime Elle doit lui dire: je t'aime Je crois qu'ils sont en train De ne rien se promettre C'est deux-là sont trop maigres Pour être malhonnêtes  
      Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et brusquement ils pleurent Ils pleurent à gros bouillons Tout entourésqu'ils sont D'adipeux en sueur Et de bouffeurs d'espoir Qui les montrent du nez Mais ces deux déchirés Superbes de chagrin Abandonnent aux chiens L'exploir de les juger  
      Mais la vie ne fait pas de cadeau! Et nom de dieu! C'est triste Orly le dimanche Avec ou sans Bécaud  
      Et maintenant ils pleurent Je veux dire tous les deux Tout à l'heure c'était lui Lorsque je disais il Tout encastrés qu'ils sont Ils n'entendent plus rien Que les sanglots de l'autre Et puis infiniment Comme deux corps qui prient Infiniment lentement ces deux corps Se séparent et en se séparant Ces deux corps se déchirent Et je vous jure qu'ils crient Et puis ils se reprennent Redeviennent un seul Redeviennent le feu Et puis se redéchirent Se tiennent par les yeux Et puis en reculant Comme la mer se retire Ils consomment l'adieu Ils bavent quelques mots Agitent une vague main Et brusquement ils fuient Fuient sans se retourner Et puis il disparaît Bouffé par l'escalier  
      La vie ne fait pas de cadeau! Et nom de dieu! C'est triste Orly le dimanche Avec ou sans Bécaud  
      Et puis il disparaît Bouffé par l'escalier Et elle elle reste là Cœur en croix bouche ouverte Sans un cri sans un mot Elle connaît sa mort Elle vient de la croiser Voilà qu'elle se retourne Et se retourne encore Ses bras vont jusqu'a terre Ça y est elle a mille ans La porte est refermée La voilà sans lumière Elle tourne sur elle-même Et déjà elle sait Qu'elle tournera toujours Elle a perdu des hommes Mais là elle perd l'amour L'amour le lui a dit Revoilà l'inutile Elle vivra ses projets Qui ne feront qu'attendre La revoilà fragile Avant que d'être à vendre Je suis là je le suis Je n'ose rien pour elle Que la foule grignote Comme un quelconque fruit  
      Ce n'était pas Orly... mais tous les aéroports se ressemblent,  et je n'oublierai pas Logan Airport, en ce samedi d'août                                                                                                                                                                                                                              mais tous les aéroports se ressemblent, et je n'oublierai pas Logan Airport, en ce samedi d'aoüt.     

  • Angie


    Angie, Angie, when will those clouds all disappear?
    Angie, Angie, where will it lead us from here?
    With no loving in our souls and no money in our coats
    You cant say were satisfied
    But Angie, Angie, you can't say we never tried
    Angie, you're beautiful, but aint it time we said good-bye?                                                                              
    Angie, I still love you, remember all those nights we cried?
    All the dreams we held so close seemed to all go up in smoke
    Let me whisper in your ear:
    Angie, Angie, where will it lead us from here?
    Oh, Angie, don't you weep, all your kisses still taste sweet
    I hate that sadness in your eyes
    But Angie, Angie, aint it time we said good-bye?
    With no loving in our souls and no money in our coats
    You cant say were satisfied
    But Angie, I still love you, baby
    Evrywhere I look I see your eyes
    There ain't a woman that comes close to you
    Come on baby, dry your eyes
    But Angie, Angie, aint it good to be alive?
    Angie, Angie, they cant say we never tried



    J'ai toujours aimé cette chanson des Stones, et elle m'est revenue en mémoire récement, de façon très aigue. Elle me parle plus intimement que jamais, je crois. L'histoire d'une liaison qui se rompt en dépit de l'amour des protagonistes, le renconcement après avoir tout essayé... ou presque.
    You can't say we never tried...
    Did we, did you really tried ?

  • Musique !

    Nous avons recommencé à travailler le Stabat Mater de Rossini. Voilà qui me renvoie des années en arrière, avec un souvenir quasi magique. Deux choses surtout : St. ; et la sensation lors du concert. C'était mon 1er concert classique, en 1998, j'étais dans le Chœur depuis 1 an ou 2. Impression unique, jamais retrouvée par la suite, d'être dans une bulle, un cocon, comme en apesanteur, DANS la musique. Ne pas voir passer le temps, ne pas s'apercevoir que l'on a mal au pieds ou que l'on a trop chaud à cause des projecteurs. Ne pas sentir l'effort de la « performance » vocale. Être bien, simplement, dans le lieu et le moment le plus justes qui soient. Je me souviens aussi du magnifique mezzo-soprano de Raphaëlle Ivery qui fut une des 4 solistes . C'était la 1er œuvre classique que je travaillais, de surcroît une œuvre dont j'ignorais l'existence avant de devoir la chanter. Ma culture musicale de base, bien que plutôt classique, ne me portait pas vers la musique vocale, qu'elle soit profane ou religieuse. J'ai appris avec le Chœur l'amour des Requiem et de l'Opéra. Mais cette époque était aussi celle de St. Je pourrais presque appliquer à ma vie une chronologie liée à mes rencontres, comme on on dit en Histoire « cela se passait sous le règne de Louis XIV ». Je me souviens des moments où nous répétions ensemble, soprano et baryton, moi avec mes hésitations de débutante, lui avec sa voix de velours et sa manière particulière de considérer la musique comme avant tout rythmique, en bon percussionniste. Je me souviens de sa maison, un petit studio à Martigues, où la batterie prenait presque plus de place que le reste. Les tentures sur les murs, le lit en mezzanine, l'odeur de l'encens et du patchouli. Les murs trop mal isolés pour contenir le son de l'instrument, au grand dam des voisins qui devaient voir régulièrement envie d'étrangler cet olibrius bruyant. Ainsi, l'été, nous chargions la batterie dans le coffre de sa voiture (une R5 plus proche de l'épave que de la voiture digne de ce nom, qui roulait réellement par pitié pour nous), et prenions la clé des champs. Une fois sortis de la ville, direction de la campagne, dans les collines,à la recherche d'un endroit tranquille pour nous installer. Il s'agissait alors de remonter l'instrument, pièce par pièce, cymbale par cymbale. Je m'installais à l'ombre des pins pour lire ou pour écrire, pendant que lui jouait. J'avais même fini par apprendre quelques rudiments moi même. Moments décalés mais aussi une certaine forme de perfection de l'instant, réunissant comme il se doit la musique et l'amour. Ceci dit, le romanesque décalé ne devait pas séduire de façon égale tout le monde, à en juger par notre rencontre un jour avec un garde-forestier (ou un policier municipal, peut-être, enfin, un homme-en-uniforme) qui nous fit dégager manu militari, ne voulant visiblement pas croire que nous ne faisions rien de répréhensible. (A croire que les coups de tambours perturbaient considérablement la vie des habitants de la guarigue : les cigales devaient se sentir victimes de concurrence déloyale, et les lapins de stress intense...)