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Voyage - Page 10

  • Saint Patrick et autres futilités

    Ça y est : je l'ai fait ! Enfin ! Tout le monde ne peut pas s'enorgueillir de s'être fait percer les oreilles à Boston le jour de la Saint Patrick : moi, si ! De  plus, j'arbore depuis ce main une nouvelle couleur de cheveux, un acajou très foncé du meilleur effet.
    Pour le piercing, en fait un 2 trou sur chaque lobe, j'en avais envie depuis longtemps mais je tergiversais. Now, it's done.
    Pour me récompenser, je suis allée déjeuner chez FINAGEL A BAGEL, au coin de Winter Street. Un  Smocked Ham Club : un bagle (sorte de petit pain rond, introuvable en France ), soupoudré de Poppy (graines de pavot), grillé, et garni pour cette version de jambon de dinde fumé, salade verte, cheddar fondu, tranches de tomates et sauce maison. Miam. Ayant aujourd'hui l'esprit d'aventure, j'accompagne mon bagle d'un hazelnut coffee, ce qui et une mauvaise idée : même en rajoutant du lait et du sucre, c'est imbuvable.
    Je ressors dans Winter Street et me ballade un peu dans le quartier de Downtown Crossing, nez au vent ( stricto sensu). C'est le quartier des buidings et des magasins, grands ( comme Macy's et Filene's) ou plus petits.  Partout, du vert, des trèfles, et des drapaux irlandais. J'ai l'impression que je ne croise pas un quidam qui n'ait son vêtement ou son accessoire vert  : qui le sweat, qui la veste, qui la casquette... même une dame d'un certain âge, habilée très comme il faut, avec un collier de pacotille rutillante autours du cou. Pas d'erreur, nous sommes bien le jour de la St Patrick ! Les boutiques bien sûr proposent une foule de gadgets pour l'occasion : chapeaux ridicules, écharpes, badges ( dont le fameux "kiss me i'm irish"), trèfles déclinés sous toutes les formes possibles, ours en peluches verts ... et même des sortes de serre-tete portant des plumets couleur gazon : ravissant!
     J'ai aussi croisé en reprenant le T pour rentrer un jeune homme portant un oeillet vert a la boutonnière. Côté bouffe idem : j'ai vu hier dans une patisserie de Beacon Hill des gâteaux de la st Patrick, sortes de muffins verts, et là, Finagel  proposait  des Irish bagel, vert menthe.... bizarrement je ne me suis pas risquée à les goûter, me demandant ce qui pouvait leur donner cette teinte là. (du colorant alimentaire, 100% chimique, je présume)
    Accessoirement, ce sont les derniers jours de soldes dans les grands magasins : des pancartes signalent l'évènement, 40 à 80% de rabais, occasions à saisir. Ayant besoin d'une valise ( le petit sac de voyage qui accompagnait la miennene continendra jamais mes acquisitions locales...) et étant toujours en quète de cadeaux à ramener, je me rend chez Filene's. Beacoup de rayons sont vides, les IPods sont en rutures de stock, mais je trouve une valise à mon goût et à moitié prix.
    De retours, après avoir trimballé  ma valise dans le T (l'avantage est que la station de metro est située juste sous Filene's, il suffit de prendre les escalators et hop, on y est) , je fais une halte au STARBUCK'S COFEE, au coin de Broadway et Ames Street. Ça fait partie des endroits que j'aime bien. Le capuccino est bon : du café très correct et de la mousse de lait, comme en Italie, et pas de la mauvaise chantilly sur un expresso dilué comme souvent en France, et les gâteaux, pour ce que j'ai testé, sont sympathiques.
    L'ambiance est très agréable ; de la musique en fond sonore, pas de fumée (de toute façon ici tout est non-fumeur), personne pour vous faire dégager de votre banquète au bout de 15 minutes. Beaucoup de gens sont là avec un bouquin, un ordi portable et/ou de quoi écrire : des etudiants pour la plupart. Aujourd'hui, comme il se doit, l'ambiance musicale est Irlandaise : Loreena Mc Kennit, les Cranberries, U2, etc...
    J'entame la conversation avec mon voisin, qui s'avère être Canadien et revenir d'un sëjour en Provence. Le monde est décidément petit. Il a visité Aix en Provence, et j'ai visite Montreal, nous échangeons quelques propos sur nos villes respectives. Il me questionne sur la politique et les derniers remous de l'actualité sociale francaise, m'explique qu'il est ici car sa femme est étudiante et qu ils ont demandé leur green card. Je lui raconte mon aventure au poste frontière et il me dit quíl lui arrive la même chose chaque fois qu'il fait le voyage entre Boston et Montreal, que les agents du service de l'immigration sont payés pour être désagréables avec les gens, et pas seulement à cause de la vague de suspicion générée par le 11 septembre. Cela me fait sourire en repensant au sketch de Fernand Raynaud sur les douaniers..encore une fois .Après quoi il revient sur l'aspect gastronomique de son séjour, évoquant la baguette, la patisserie et la viennoiserie française : je m'apercois que c'est quasiment le seul point qui me donne un petit mal du pays !

    Ce soir, nous sortons tester l'ambiance de la saint Patrick dans Boston by night.  Mais pas trop tard car demain il faudra se lever très tôt ( 5 heures...argh) pour prendre le bus qui nous emène à New York.

  • Salem

    Voila une visite que j'aurais regretté de ne pas faire.
    Salem est reliée a Boston par le commuter rail ( sorte de train de banlieu), 30 minutes de trajet, presque la porte à coté. Nous voila donc partis en expédition au pays des sorcières .
    A première vue, Salem est une petite ville typique de Nouvelle-Angleterre, tendance ville de ploucs, avec à peu près une église par habitant. Evidement, la ville fait son fond de commerce des sorcières et de tout ce qui peut s'y apparenter, il y a donc un nombre intéressant de boutiques goths (certaines avec des fringues magnifiques mais hors de prix ) et de magasins ésoteriques.
    Nous ne croisons pas grand monde dans les rues, quelques touristes égarés et un couple de goths. La ville semble plus que calme. On retrouve l'architecture typique du coin, grandes maisons en bois avec les perrons a colonades, bâtisses de brique rouge. L'ambiance est un peu étrange, quelquechose de morne, ou de trop lisse pour être franchement sain : sans doute n'est ce pas pour rien que HP Lovecrat a utilsé Salem comme modèle pour sa ville d'Arkham. Ceci dit, nous sommes dimanche et il pleut.
    Nous nous arrêtons déjeuner dans un resto très cosy, je goûte les " Church Street's Meatloaf" (plat préparé avec de la viande hachée, des épices et des champignons, pas mauvais du tout) avec la table voisine un curé en col romain qui fait la conversation a une des ses paroisiennes. Hum...

    Le Witchmuseum, attraction principale de la ville, se dresse comme un décors de théatre particulierement kitch près du jardin public. La statue de Roger Conant, le fondateur de la ville lui fait face, imposante : un puritain, un vrai, du genre qui n'a pas l'air de plaisanter.. Il n'a cependant pas participé a la chasse aux sorcières de 1692, pour la bonne raison qu'il etait retourne ad patres quelques années avant.
    Le musée propose de retracer et d'expliquer cette période , puis dans une 2e partie, propose une vision "évolutive" de la sorcellerie, du 17e siècle à nos jours.
    Nous entrons dans une grande salle sombre, et nous installons sur des bancs. Autours de nous sont situées de manière circulaire 9 scènes, qui seront éclairées a tour de rôle, évoquant les moments clé de l'histoire. Les tableaux sont composés de manequins de taille presque réelle et commentés en voix off. Le 1er tableau à s'éclairer est une représenation du diable, avec des pieds de bouc comme il se doit et un air patibulaire.
    Ensuite, on voit un intérieur de maison, une femme qui file en compagnie de sa fillette, et la voix off explique les conditions de vie des habitants de l'époque, en particulier, des femmes. Au tableau suivant, on voit des gamines rassemblées autours d'une esclave qui leur raconte des histoires vaudous. Le 4e tableau montre le moment où la nièce et la fille du pasteur, tombées malades, sont déclarées possédées... De là démarre la chasse en elle même, avec les dénonciations, les procès, et les exécutions.. Un tableau figure les geoles, un autre le tribunal, un autre encore montre la mise a mort d'un accusé par écrasement (il avait été condamné a une torture consistant en l'accumulation de gros cailloux sur le veinard en question, soit jusqu'a ce qu'il avoue, soit jusqu'a ce qu'il meure. En l'occurence, le gars n'avait rien à avouer.)  Le dernier tableau represente l'exécution par pendaison d'un des 4 hommes condamnés à mort au cours de cette hyserie collective.
    Sur cette période, 300 personnes ont été accusées de sorcellerie, 19 ont été condamnées à mort ( 14 femmes & 5 hommes, donc) , on peut trouver la liste de tous les noms dans le hall d'entrée du musée.
    La 2e expo est un peu sur le même principe. La aussi, des manequins grandeur nature et des voix off, plus un guide sympa qui explique, répond aux questions et fait les transitions.
    Le premier manequin est celui d'une femme, tenant un nourisson dans ses bras. Une sage femme, qui mets les enfants au monde et connait la médecine traditionnelle par les plantes. Le deuxième montre une sorcière sur son balais, avec un visage vert, laide comme les 7 peches capitaux, devenue une des personifications du mal. (c'est celle qu'on retrouve dans les contes pour enfants, comme Hansel et Gretel )
    Sur le troisième et dernier tableau, un couple au front ceint de rameaux, vétus de capes et de tuniques de velours, represente les actuels pratiquants de la Wicca (reconnue comme religion officielle aux USA.)
    Une frise sur le mur retrace les évènements historiques principaux ayant plus ou moins partie liée avec la sorcellerie : le procès de Jeanne d'Arc et celui de Galilee, l'affaire des poisons , la publication de tel ou tel ouvrage de démonologie, pour arriver à Nancy Reagan et son astrologue favori en passant bien sur par la période du Mac Carthysme, l'autre "chasse aux sorcières".

    Evidement, après la visite du musée, il y a le passage obligatoire par la boutique du musée.
    On y trouve un certain nombre de bouquins, pour enfants ou pour adultes, plus ou moins sérieux, sur la Wicca, sur la sorcellerie , la magie, etc, mais aussi des exemplaires de La Letrre Écarlate de Nathaniel Hawthrone ( l'histoire se passant dans un contexte voisin).En revanche pas de Poe ou de Lovecraft.
    On y trouve surtout toutes sortes de gadgets de mauvais goût et par là même très marrants, des TShirts portant le logo du musée, des chats noirs en peluche, des cartes postales, bref, tout ce qu'on peut trouver habituellement dans une boutique de souvenirs, mis a la sauce locale. Je résiste donc aux couteaux à beurre en forme de doigts coupés, bougeoirs chauve-souris et autres pendentifs-araignée, pour prendre 3 petits bouquins ( un guide des cimetières, un traites des superstitions et un livret sur le musee lui même ) : il ne me reste plus qu'à m'armer de courage et d'un dictionnaire pour les lire.


    Pour en savoir un peu plus sur la Witchcraft Hysteria, allez jeter un oeil sur cette page, ( en plus c'est en francais)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem

    Le site du musée: http://www.salemwitchmuseum.com/about/

  • Jazz !

    Vendredi, soirée jazz au Wally's Cafe. Des lustres que je ne m'etais pas trouvée dans une ambiance de cette sorte. Pile poil le genre de jazz que j'aime entendre en live : moderne, punchy, avec des musiciens qui ne font pas semblant. Les muciens en question semblent assez jeunes mais ils connaissent bien leur boulot. Batterie, basse électrique, piano rhodes, trompette et saxo, voila les ingrédients du cocktail.
    J'aime quand la musique monte, s'intensifie, dans un crescendo rappellant l'entrée en transe, pour ensuite redescendre et s'apaiser dans un souffle. Je ne trouve cette sensation là qu'avec certaines musiques, dont le jazz live -et encore, pas toujours. Here it is .
    Une foule de souvenirs me reviennent en mémoire et me ramènent a une certaine époque de ma vie. Mc Coy Tyner au festival de Juan les Pins, les concerts du Trio de Christian Vander, le sourire d'Elvin Jones et le cri de John Coltrane. La trompette de Miiles Davis. Welcome. Mon compagnon de route d'alors.
    De cette époque aussi j'ai garde une habitude de suivre d'un peu plus près que les autres le jeu du batteur . Celui ci a un jeu sobre et efficace. Je souris à sa manière de faire tourner la baguette dans sa main, et quand il troque celles ci contre les ballais me revient la levee d'Aknowldgement, like a sunrise on the see, an opening flower ou l'envol d'un oiseau.
    Je suis touchée par la simplicité et la sincérité avec laquelle la musique est jouée, meme si je déteste l'expression " ca vient des tripes " ( hum, quand on reflechit une seconde a ce qui vient reellement des tripes, on est moins sur que ce soit un compliment) . Vendredi soir, il y avait une présence.