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Occident-Express - Page 51

  • Jour 3 : Barcelone §1

    Nous quittons Figueras après un café pris rapidement à l’hôtel, pour rejoindre Barcelone. Il faut presque une heure et demie pour relier les deux villes, distantes de 150 kms. Nous rejoignons directement l’hôtel qui promettait lors du boocking sur internet des places de parking gratuites et une station de métro à proximité, la package apparemment idéal pour cette ville. En effet, celui-ci est situé dans un quartier résidentiel un peu excentré et très calme. Nous laissons nos bagages à la réception, étant arrivés avant l’heure du check-in. Le réceptionniste ne parle pas couramment français, nous communiquons donc dans un mélange d’anglais, d’espagnol et de français. Il nous donne une carte de la ville en nous indiquant l’emplacement de la station de métro, et les principaux endroits à visiter. Les conseils touristiques sont assortis de mises en gardes répétées : attention à vos sacs et appareils photos, attention dans le métro, attention sur la Rambla…le tout en considérant nos attirails avec une sorte de réprobation contenue.

    Effectivement, la station « Valldaura » est à quelques minutes à pied. Nous restons de longues minutes à considérer le plan de métro et les systèmes d’abonnement et de forfaits, avant d’opter pour une carte valable 10 trajets. Il ne faut qu’une vingtaine de minutes pour rallier la Plaça Catalunya. Nous émergeons du métro en plein midi et c’est le bain de foule instantané. La place est occupée par les « indignados », qui y ont installé tentes, banderoles et autres stands altermondialistes. Les statues de la place sont toutes ornées de pancartes couvertes de slogans (que je ne peux pas traduire, ne parlant pas un mot d’espagnol), de cordes et de sacs (paniers à provision ?). On s’attendrait même à trouver une corde à linge avec chaussettes et caleçons tendue au milieu tant l’ambiance ressemble à celle d’un camping un peu hippie, pacifiste et décontracté.

    Nous nous orientons pour commencer vers le quartier gothique. Il s’agit de la partie médiévale de la ville, faite d’un entrelacs de rues étroites et de places. La météo n’étant pas de notre coté, nous essuyons une averse tandis que nous cheminons dans les petites rues. Nous passons près de la cathédrale de la Seu ( de son nom intégral « Santa Creu i Santa Eulalia»), en réfection, et dans la rue Bisbe, sous une arche néogothique assez spectaculaire (construite en réalité en 1927 !) qui relie le palau de la generalitat (gouvernement catalan) à la résidence officielle du président de la generalitat de catalunya de l’autre coté de la rue. La rue s’orne d’une magnifique façade –réellement médiévale, celle-ci, avec un médaillon montrant st Georges terrassant le dragon et de très belles sculptures, mi gargouilles mi statues.

    Nous cheminons de ruelle en ruelle jusqu’à la Plaça del Pi ou nous nous posons enfin pour manger. Il est 15 heures, une heure honorable pour un déjeuner ! Nous profitons d’une éclaircie et d’un rayon de soleil chaud pour prendre place en terrasse tout près de l’église ND Del Pi. Un chanteur de rue, très élégant en costume noir et cheveux gominés,  gratte la guitare devant les touristes attablés : de besa me mucho à guantanamera tout les classiques espagnols y passeront, sans pour autant remplir le chapeau qu’il tendra ensuite à la cantonade...

    J’opte pour un Arroz Negro (plat de riz cuit à l’encre de seiche et garni de calmars), monsieur pour une Fideùa (variante de la paella, où le riz est remplacé par une variété très spécifique de petites pâtes). Le tout arrosé une bière San Miguel –n’ayant pas précisé, le serveur nous apporté d’office la pinte, à se demander si c’est l’usage ici de boire un demi litre de bière en mangeant ou de surfacturer légèrement les touristes… Après avoir fait le tour de la plaça, nous redescendons vers la cathédrale pour la visiter.

    Celle ci révèle à son tour des surprises. Devoir payer 6€ pour entrer et visiter certaines parties (chœur, musée,…) sans préciser qu’à partir de 17h30 l’entrée est gratuite et les parties payantes fermées, est la première. Du coup, nous n’avons pas pu voir le musée (heure de fermeture précoce oblige !) et le chœur était lui aussi en réfection, nous avons donc payé pour rien si ce n’est pour le petit luxe de visiter le lieu dehors de la foule (et l’impression de se faire pigeonner pour la 2e fois de la journée, bien sur).

    La particularité de cette cathédrale est de posséder un cloître des plus exotiques, avec un jardin rectangulaire, bordé de grilles ouvragées, et planté d’orangers, de magnolias et de palmiers, un bassin aux poissons rouges, une fontaine d’eau bénite dédiée à St Georges, et surtout, 13 oies en résidence permanente, un hommage à la sainte patronne du lieu, Eulalie, 13 ans au moment où elle est passée au bûcher pour avoir dit au gouverneur Dacien qu’elle le trouvait méchant avec les chrétiens. (Ne me demandez  si le choix d’animaux souvent destinés à finir rôtis est un également un clin d’œil à la patronne du lieu et à sa triste fin…)

    Evidement les oies amusent beaucoup les touristes -je n’y déroge pas,  mais le jardin du cloître est vraiment joli, surtout lorsque le soleil s’invite et joue avec les transparences des feuilles et de l’eau au milieu des piliers et des arcades. C’est une atmosphère très agréable, un peu décalée, suspendue : je n’ai jamais rencontré d’autres cloîtres comme celui-ci.

    A l’intérieur, de nombreuses parties de l’église sont bâchées pour travaux, ce qui gâche un peu les perspectives et la contemplation du lieu. Comme souvent, il s’agit d’un édifice roman qui a été repris et a évolué en édifice gothique au fil du temps et de la construction –la façade elle-même datant du XIXe. C’est la largeur de la nef (longue tout de même de 29 mètres), donnant l’impression d’un espace à la fois vaste et unitaire, qui frappe, plus que la hauteur de celle-ci. De robustes piliers amènent aux arcades et aux coupoles du plafond. Les sièges du chœur, situé en plein milieu de la nef et fermé, sont particulièrement ornés, dans le style gothique flamboyant: Charles Quint y aurait rassemblé les chevaliers de la toison d’or en 1519.

    Dans la crypte, spacieuse et lumineuse pour une pièce de ce genre, on trouve le sarcophage d’Eulalie, tout de marbre blanc et sculpté de scènes de sa vie –et de son martyre aussi évidemment, sarcophage dans lequel est sensé reposer la dépouille de la sainte.

    Une fois sortis de la cathédrale, nous quittons le quartier gothique pour la Ribera et le palau de la mùsica catalana. Œuvre de l’architecte Luis Domenech i Montaner, le bâtiment est considéré comme un exemplaire particulièrement représentatif de l’école moderniste espagnole, et fait partie du patrimoine Unesco depuis 1997. Il s’agit d’une folie architecturale très sympathique, associant brique rouge, mosaïque et vitraux. On y retrouve des bustes de grands musiciens (Wagner, P            alestrina, Beethoven,…), des motifs floraux rappelant l’Art Nouveau à la Mucha, des colonnes, une coupole surmontée de sortes d’aigrettes improbables. A l’angle, une grande sculpture habille la façade comme une figure de proue. L’ensemble, certes fantasque, pourrait paraitre improbable et  saugrenu s’il n’était pas, au final, aussi pétillant et harmonieux. Nous ne pourrons pas visiter l’intérieur, pourtant réputé remarquable, les horaires de visite étant passés, mais le hall d’entrée, qui habite un restaurant, est décoré à l’avenant de mosaïques et vitraux dans un esprit très Art Nouveau. Nous nous posons pour boire un café dans un bistrot juste en face, qui offre un point de vue imprenable sur la façade, que nous ne nous privons pas de contempler.

    Après nous être reposés, nous reprenons notre périple vers le quartier El Born, dans l’optique d’y trouver un bar à tapas. Nous arrivons donc sur la place de l’église st Marie de la Mer, que nous ne visiterons pas faute d’être en phase avec les horaires d’ouverture du lieu. C’est un quartier très animé aussi, d’une belle richesse architecturale. De manière générale, Barcelone est une sorte de pochette surprise: partout où porte le regard, ce sont des façades ornementées, des bâtiments majestueux, des fantaisies architecturales, des statues… On est à peine passé devant un bâtiment remarquable qu’on en rencontre un plus remarquable encore.

    Les établissements de type restaurant à tapas sont nombreux dans le quartier, et la clientèle ne manque pas. Nous atterrissons finalement dans un resto tapas assez trendy, pour goûter quelques spécialités : croquettes de pernil (des croquettes de pomme de terre au jambon, pannées et frites, un agréable mélange de croustillant et de fondant), boutifarra ( saucisse catalane), sardines, calmar à la romaine (dénommés ici « à l’andalouse »), petits poivrons verts frits, friture de jols , pain tomaté, …

    En remontant vers le métro, après le repas, nous profitons de l’animation ambiante : sur la place de l’église, des vendeurs ambulants font démonstration de sorties de toupies volantes lumineuses, plus loin, sur la rue Argenteria, des danseuses sud américaines en jupes colorées. L’ambiance festive et bon enfant incite à flâner, d’autant que le métro tourne jusqu’à très tard (minuit en semaine, 2h du matin le vendredi et carrément 24h/24 le samedi !).

     Les photos :http://mes-peregrinations.blogspot.com/2011/06/barcelone_4336.html

     

     

     

  • Jour 2 : Figueres

    Nous quittons Le Boulou tôt dans la matinée, avec l’idée de prendre le petit déjeuner de l’autre coté de la frontière, à Figueras. La distance est réduite, à peine une quarantaine de kilomètres, et l’autoroute traverse le massif des Alberges en offrant une très belle vue sur la montagne.

    En arrivant à Figueras, pas la peine de se demander où est le musée : nous arrivons directement face à lui, avec sa façade rouge ornée d’œufs. Par contre, garer relève du défi, surtout dans une ville en travaux et avec un GPS un peu dépassé par les événements ! Je finis par trouver une place dans une petite rue et nous remontons vers le centre ville. Sur le chemin, quelques échoppes spécialisées dans le jambon offrent des vitrines particulièrement tentantes, avec des « pernil » de toutes catégories accrochées en rang d’oignons dans toute la boutique.

    Nous achetons dans une boulangerie une viennoiserie non identifiée bien que visiblement très commune, une sorte d’escargot poudré de sucre glace : la consistance est entre la pate feuilletée et la brioche avec un petit gout indéfinissable. J’apprends plus tard qu’il s’agit d’une « ensaimada », brioche au saindoux (c’était donc ça le petit gout !).

    Notre première visite sera l’église Sant Pere, toute proche du musée Dali (rien n’est loin de toute façon à Figueras, c’est une toute petite ville avec un centre très resserré).

    Datant de la fin du 14e, elle est citée comme exemple du gothique catalan. Plus épuré que le gothique flamboyant tel qu’on peut le connaitre ailleurs, l’église offre une chapelle au plafond de mosaïque et une belle luminosité malgré des vitraux de taille modeste. Près de la chapelle, une vierge des sept douleurs, drapée de velours marine et couronnée d’une grande auréole d’argent ouvragé, se penche sur un christ blessé et entouré de chérubins grimaçants de désespoir. Le tympan, à l’entrée de l’église, présente la particularité d’être à la fois en relief et polychrome : il représente saint Pierre, un filet de pêcheur sur les bras, invitant qui le regarde à le suivre.

    Après la visite de l’église, nous décidons d’organiser un pique nique urbain, avec les fruits achetés sur le marché du Boulou et… un sandwich de chez Ibericus, un des marchants de jambon croisés plus tôt, un chef d’œuvre du genre. Installés sur les escaliers qui descendent de la place Gala-Salvator Dali, nous avons tout loisir de regarder les touristes se faire photographier dans toutes les attitudes possibles devant une statue de Dali posée au milieu des escaliers, l'hommage à Newton, avec son déhanchement et sa "pomme" en suspension au creux du ventre. La palme revient aux touristes russes, qui semblent avoir une prédilection plus que nette pour les poses de starlettes. C’est assez rigolo à observer.

    Nous choisissons pour prendre notre café le « Dalicatessen », pour le clin d’œil avec le maitre du lieu. A l’intérieur, une déco sur mesure : figurine grandeur nature de Dali, reproductions des fameuses montres molles, portraits,…Le café est accompagné d’une carte postale publicitaire du lieu, figurant une voiture dotée de fines moustaches recourbées (la Cadillac de l’artiste, sans doute). Un excellent préliminaire à la visite du musée-théâtre qui nous occupera toute l’après midi. C’est un lieu assez extraordinaire, qui, plus qu’une simple collection de toiles, fait entrer le visiteur dans l’univers de l’artiste. Comme le Guggenheim de NYC, le lieu vaut autant que la collection qu’il continent, par son architecture, et mérite bien son nom de « musée théâtre » tant tout y est mis en scène et chorégraphié. On y retrouve des œuvres connues comme Leda atomique (une de mes toiles préférées), les portraits de Gala, puis des compositions plus loufoques comme la Venus de Milo aux tiroirs, des salles consacrées aux illusions d’optiques et stéréotypies, et le fameux plafond de la salle dit « palais du vent », montrant Dali et Gala vu en contreplongée avec eu premier plan leurs plantes de pieds.  Par contre, je n’ai pas retrouvé toutes les œuvres qui, dans on souvenir figuraient dans ce musée : les montres molles, les éléphants à patte d’insectes par exemple, pourtant nous n’avons omis aucune salle dans notre visite. Mon souvenir était peut – être faussé, ou alors les collections varient-elles périodiquement. Il y avait par exemple des artistes « invités » que je ne me souvenais pas du tout avoir vus la dernière fois –ceci dit, cette dernière visite remontant à une vingtaine d’année, je ne peux pas vraiment faire confiance à ma mémoire sur ce sujet.

    Sortis du musée, nous retournons sur la place de la mairie pour un petit gouter constitué d’une « faona » (une sorte de chausson à la crème catalane) et d’un  « xocolat » -le chocolat chaud espagnol est très différent, plus proche d’une crème chaude que l’on déguste à la petite cuillère.

    Je remarque que beaucoup d’affichages privilégient le catalan sur l’espagnol, mais ici à Figueras,  tout le monde –du moins chez les commerçants, semble parler le français, proximité avec la frontière et tourisme obligent. J’ai même trouvé une boutique qui étiquetait l’ensemble de ses marchandises en russe, preuve que la provenance des touristes se diversifie et que les Russes prennent une place importante dans ce marché.

    Après cela, nous décidons de prendre le chemin de l’hôtel pour poser nos affaires et nous rafraichir. Celui-ci est situé dans une zone commerciale à quelques minutes du centre ville, une excellente surprise : bâtiment neuf, literie de qualité, grande salle de bain, le tout pour un prix plus que modique –une adresse à retenir.

    Il est 20 heures passé quand nous décidons de retourner en ville pour la soirée. Je suis surprise de trouver un centre quasi désert, mais il faut croire que Figueras by night ce n’est pas exactement la folie. Les rues animées en journées sont vides, les touristes sont comme évaporés. Sans doute faut-il chercher les soirées plus vivantes du coté de Rosas ou Cadaques, en bord de mer.

    Nous choisissons finalement un resto pas très loin du musée, le Los Angeles. Une bonne pioche, au final, qui nous a permis de faire connaissance avec quelques spécialités : Mejillones a la Vinagreta(des moules cuites, présentées dans leur coquille et couvertes de macédoine en vinaigrette), gazpacho (je me suis promis d’en faire une fois rentrée !) et, bien sur, paella. Seule la crème catalane du dessert ne m’a pas convaincue, trop sucrée.

    La fin de soirée est l’occasion de retourner faire une tour sur la place Gala-Salvator Dali pour admirer la mise en lumière des lieux, plutôt réussie. La façade « classique » du musée-théâtre est éclairée de blanc et vert, mettant en relief les arcades et les statues des « boulangères » (des « muses » portant une simili baguette de pain sur la tête), encadrant un scaphandrier, puis les silhouettes dorées aux bras levés sur l’étage supérieur. On peut aussi admirer la statue devant le musée, monument dédié à Francesc Pujols (un philosophe catalan ami de Dali) une tête sans visage dorée, portant toge, fraise et sceptre, et dont le poitrail est habité d’une foule de personnages. Après un dernier regard sur le globe-verrière du musée, illuminé comme une voute céleste étoilée, dans la perspective de Sant Père, nous quittons Figueras pour rejoindre l’hôtel.

     Les photos : http://mes-peregrinations.blogspot.com/2011/06/figueras_8968.html

     

     

     

  • Jour 1 : Collioure

    La Bretagne en septembre ? Non, Collioure en plein printemps ! On s’y tromperait au vu de la météo d’aujourd’hui, avec un ciel entre plomb et blanc, et surtout, un vent en rafale bien senties. De magnifiques vagues se brisent sur les rochers et la digue derrière  ND des Anges, ancien phare reconverti en église les pieds dans l’eau.

    Sur la plage, des militaires effectuent des manœuvres d’entrainement : embarquement et débarquement d’un zodiac qui effectue des aller-retour à toute vitesse, retenant l’attention des touristes, et quelques courageux embarquent sur le bateau promenade malgré la mer déchainée. Collioure est un vrai décor de carte postale, avec ses façades ocre rose, ses bougainvillées et ses petites rues pavées. Le château royal est fermé à la visite aujourd’hui, mais les galeries de peinture sont ouvertes et réservent quelques jolies surprises. Autre surprise, l’intérieur de l’église ND des Anges : 9 retables baroques, un dans chaque chapelle latérale et un grand tout doré derrière l’autel principal. Dommage que l’éclairage en soit laissé à la seule générosité des visiteurs qui acceptent de mettre un euro dans la tirelire de l’église.

    Au final, la pluie finit par nous chasser du village en direction de l’hôtel, à une quinzaine de kilomètres, au Boulou. Une fois posés à l’hôtel, nous étudions rapidement les possibilités pour la soirée : pas envie de retourner à Collioure sous la pluie, Le Boulou, bien qu’étant une station thermale, offre assez peu de réjouissance (hormis le Casino, conseillé par l’hôtelier). Nous tentons une sortie jusqu’à Ceret, un joli village qui semble avoir un centre médiéval digne d’intérêt, mais c’est tout aussi désert et, faute d’y trouver un établissement ouvert, nous retournons sur nos pas et atterrissons finalement au restaurant du Casino du Boulou. 

    Les photos : http://mes-peregrinations.blogspot.com/