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Occident-Express - Page 49

  • Lost in décoration

    L'année s'est achevée sur un changement majeur : j'ai acheté mon appartement ! Locataire depuis bientôt 10 ans de mon cher T3 aixois, j'en deviens propriétaire grâce à un heureux concours de circonstances et un non moins heureux financement parental.

    Cela ne s'est pas fait sans stress, les différentes étapes de l'acquisition ayant recelé chacune ses surprises et son lot de contre-temps, mais au final, tout s'est bien passé, dans les temps et en bonne et due forme.

    J'ai donc pu fêter le réveillon de St Sylvestre "chez moi" pour de bon , en amoureux , bien tranquillement et bien agréablement -il fallait ça après le réveillon de l'an dernier gâché par un gougnafier-meme-pas-invité.

    La nouvelle phase s'appelle : les travaux. Pas du cosmétique, hein, du vrai chantier en perspective : il s'agit de faire d'un appartement construit en 1958 et parfaitement vintage sur pas mal de point un lieu moderne, habitable, isolé, pratique et joli. Rien que ça !

    En gros, cela veut dire : remplacer les fenêtres en bois simple vitrage (celle qui font bouger les rideaux quand il y a du mistral...) par des PVC double vitrage, renforcer l'isolation, mettre aux normes l’électricité et la plomberie, remplacer le chauffe-eau, refaire le carrelage, la cuisine, la salle de bain, installer un dressing dans la chambre, repenser la déco de ladite chambre, dégager l’ancienne cheminée du salon (oui, une cheminée .... la légende dit qu'il y aurait une cheminée en pierre de Rognes , qui ne plaisait pas au précédent proprio, lequel l'a recouverte d'un coffrage en bois ce qui me vaut d'avoir dans mon salon un sarcophage d'1m², heureusement aménagé partiellement en bar pour ranger mes bouteilles d'apéro... ) La liste est longue ( la note le sera aussi, n'en doutons pas !)

    Exaltant, me direz vous. Oui .. sauf que la déco et moi, ça fait deux. La vision 3D dans l'espace, n'en parlons pas . Et puis il faut choisir .. ah, choisir quand on n'y connaît rien, quand on n'est même pas sur de ce qu'on veut et de ce qu'on aime, la délicieuse prise de tête ! Me voici donc surfant sur les forums de déco, de construction, fréquentant assidûment Lapeyre et Leroy Merlin.... J'enrichis ma culture générale en apprenant la différence entre un carrelage "grès cérame émaillé" et son pote pas émaillé, les dépliants Castorama deviennent mes livres de chevet. D'ailleurs, là, faut que je vous laisse, je file chez Ikéa !

  • C'est moi qui suis susceptible, ou c'est vraiment du foutage de gueule?

    Preuve que tout finit par arriver, j'ai enfin le rendez vous avec Pole Emploi ( que j'appelle affectueusement Paul, cette familiarité étant justifiée par le fait que nous nous connaissons depuis longtemps, on a même travaillé ensemble). Le 20 décembre : ça doit être le miracle de Noël ou quelque chose comme ça . Il m'a quand même fallu batailler ferme pour obtenir cette précieuse entrevue, étant inscrite depuis le mois de mai !

    Récapitulons : en mai, libérée de ma dernière entreprise, je viens m'inscrire gentiment . On me dit "vous aurez un rendez vous avant 3 mois" . C'est ce qu'ils vendent sur le site, ok.

    3 mois passent et toujours pas de rdv... Je me déplace donc voir ce qui se passe et là on me dit "ah maintenant il faut attendre la rentrée" . Forcement , on est en été, faudrait pas pousser les exigences jusqu'à demander à être reçu quand on pourrait être à la plage à la place....ou alors c'est Paul qui préfère aller à la plage, va savoir.

    La rentrée arrive, et toujours rien.Entre temps, j’apprends que je suis "rétrogradée" : plus assez cool pour être suivie par Paul version cadre, je retourne chez le Paul-de-monsieur-tout-le monde. Ah ...là aussi, des mystères : après mon master (mon 2e, j'ai déjà un master universitaire), quand je m'étais réinscrite on m'avait dit "ah mais avec votre niveau de diplôme, vous dépendez de Paul cadres" (euh.. j'ai pas changé de niveau, juste de spécialité, mais RH c'est plus sérieux que psycho, sans doute). Je n'avais jamais eu de poste de cadre mais peu importe, il fallait que j'aille chez Paul-cadre. Ce que je fais. Entre temps, j'intègre un poste de cadre, que je quitte, et là, bing, plus de Paul-cadre...Et puis Paul ne prévient pas, dans ces cas, on le découvre au hasard d'un mail échangé avec la dernières conseillère qu'on y a croisé -ça demande trop de boulot sans doute d'avertir les gens de choses qui les concernent.

    Donc, la rentrée. Fin août, je retourne rendre visite à Paul . Un monsieur à l'accueil me dit "ah oui, vous n’êtes plus suivie par Paul-cadres." En effet, quelle pertinence. Je demande donc qui est sensé s’occuper de mon dossier et là j’apprends qu'il n' été affecté à personne. Me voici donc dans les limbes, dossier errant sans conseiller référent... J’insiste donc auprès de l'agent pour qu'on m'affecte un interlocuteur. L'agent imprime donc une feuille, il gribouille "demande de rendez vous" au bic rouge et me dit que ça va être traité. Un jour. Délai ? "ça va être long...." Me voilà prévenue -et encouragée par la même occasion.

    Novembre. Commençant à trouver le long très long, je me fends d'un petit courrier à Paul, lui rappelant que j'existe, que j'en ai un peu marre d’être dans les limbes (c'est qu'on s'y emmerde ferme, au bout d'un moment), et que c'est un gros menteur de m'avoir promis un RdV dans les 3 mois suivant mon inscription. Je remets mon courrier en main propres à Paul le 2 , (le jour des défunts, ça va bien avec les limbes).

    Les jours passent et mon courrier reste lettre morte (admirez la métaphore filée), pas de trace d’enregistrement sur mon-dossier-internet, rien.

    Je me fends donc d'une nouvelle visite. Je tombe sur une demoiselle, sympa au demeurant, qui m'apprend que si je n'ai pas eu de rdv suite à ma visite d’août c'est qu' "on a oublié de transmettre la demande" . (Ben voyons...) Et mon courrier du 2 ? "ah on vous a affecté un conseiller référent" Bien ! On progresse ! Et je le/lka vois quand? "ah on n'avait pas prévu de vous donner un rendez vous" (Je rève !!) Je me permets d'insister, tout en faisant des exercices de zen pour rester polie . La demoiselle note, me dit "pas avant 3 semaines" -ben oui, pas trop vite non plus, on est plus à ça près, de toute façon.

    Hier, en farfouillant sur mon-dossier-internet, je découvre que , miracle, j'ai un rdv de programmé avec Paul ! Le 20 décembre (miracle de Noël, déjà cité), à 8h45 ( parce que l'avenir appartient aux chômeurs qui se lèvent tôt) .

    Et ce matin, cerise sur la gâteau, une lettre de la main de Paul, me confirmant notre rendez vous au pieds du sapin, et dans lequel j’apprends que "lors de notre entretien du 2 septembre 2011" on a élaboré des trucs , que si j''ai trouvé du travail entre temps je serai bien sympa de le lui dire et que sinon "un bilan mensuel est nécessaire". Punaise, j'étais chez Paul le 2 septembre et je ne le savais même pas ! Une crise de somnambulisme,sans doute, ou alors il s'est passé un truc dans les limbes : un clonage, un sosie, je ne sais pas....Et pis un bilan mensuel au bout de 6 mois, (enfin, de 3 si je me réfère à la date bidonnée de l'entretien fictif) c'est original aussi ...

    Mais plus sérieusement, je me dis : de qui on se moque ??? Est ce une pratique courante du Pole Emploi d'inventer des rendez vous fictifs pour masquer son incurie ? De faire patienter 6 mois les gens pour une entrevue de 10 minutes? C'est vraiment n'importe quoi ....

  • Looking back

    Cela fait toujours drôle de revoir, des années après quelqu'un avec qui on a vécu une histoire. On se souvient des bons moments, des raisons de la rupture, on se dit que c'était bien d’être ensemble au début et bien de se séparer à la fin.

    Quand j'ai connu cette personne, il travaillait, faisait des projets d'avenir, comme tout jeune homme finissant sa vingtaine. Nous nous étions installés ensemble -un passage pour l'un et l'autre du nid familial à la vie de couple. Tout allait bien au début, puis des divergences sont apparues : j'avais envie de bouger, il était casanier, nous partagions peu de goûts ou d'activités. Nous nous sommes mis à vivre à coté l'un de l'autre plus qu'ensemble. Puis il a cessé de travailler. Puis son père est tombé malade, et nous avons enchaîné pendant près d'un an les week-end à l’hôpital, jusqu'à l'issue fatale. L'épreuve ne nous a pas rapproché. Il a décrété que, puisqu'il allait mourir à 50 ans comme son père, ce n'était pas la peine qu'il se fatigue à aller travailler. Je me suis donc retrouvée à vivre avec quelqu'un qui dormait quand je partais au boulot, et que je retrouvais le soir vautré sur le canapé. Ce n'était plus possible, il n'y avait plus de projet, plus d'envie, plus de couple. Des disputes, puis une séparation. Sa mère, très rapidement après notre séparation, est aussi tombée malade, elle est morte moins de 2 ans plus tard. Égoïstement j'étais soulagée de ne pas avoir eu à traverser cela aussi . J'avais bien rendu une ou deux visite de courtoisie à la malade, mais cette histoire ne m'appartenait déjà plus.

    Cette semaine, j'ai dû reprendre contact avec lui pour établir un papier officiel disant qu'il n'habitait plus chez moi depuis plusieurs années. Je suis donc retournée le voir, dans sa maison de famille, celle héritée de ses parents, où il habite et qu'il partage avec un de ses frères - étrange cohabitation puisqu'ils font tout leur possible pour se croiser le moins possible.

    Je n'ai jamais trouvé cette maison agréable : sombre, encombrée, "rustique"version "brut de décoffrage". Elle l'était un peu moins du vivant de sa mère : sombre oui car c'est une vieille maison aux murs épais et aux petites fenêtres, encombrée aussi mais de façon un peu plus accueillante. J'ai retrouvé là une sorte de maison de vieux garçons, en désordre, peu entretenue, froide.

    Il ne travaille pas, vit du RSA , replié dans sa maison : il a récupéré à l'étage une chambre et la salle de bain attenante, un mouchoir de poche au crépi blanc sale, avec un lit toujours défait, une télé, une collection de DVD. Il s'est rajouté une plaque chauffante pour se faire à manger sans avoir à descendre dans la pièce commune et stocke sa nourriture dans le placard de la chambre. Il m'explique qu'il a la vie qu'il voulait, tranquille, dans sa maison et sans travailler. Il vit du RSA et des aides publiques, espère que la gauche va passer pour obtenir plus d'aides sociales. Il cultive un peu d'herbe pour arrondir ses fins de mois.

    Je suis contente qu'il ait une vie qui lui convienne, même si je ne peux pas m’empêcher de douter que l'on choisisse vraiment ce genre d’existence, ce renoncement à construire et à progresser , qu'on soit vraiment heureux dans un si petit périmètre et avec de si petites perspectives. Je ne peux pas m’empêcher de trouver cela un peu triste et sordide. Triste surtout parce que c'est une vie qui le condamne à la solitude -quelle fille viendrait durablement s'installer dans ce système? Je lui souhaite néanmoins de trouver quelqu'un qui accepteras de vivre dans un petit village et une vieille maison avec un homme qui vit des aides sociales, je me dis que s'il rencontre quelqu'un il changera et reprendra le chemin de la vie mais ans trop y croire -j'avais déployé beaucoup d'énergie pour ça à l'époque et ça n'avait pas marché.

    Je pense que nous étions tout de même contents de nous revoir, il a été adorable pour mon document administratif et il m'a reçue à bras ouverts. Nous avons discuté comme de vieux amis . Il n'y a plus de rancune ou d'animosité entre nous. Il y a juste le temps qui a passé et les chemins qui ont divergé.