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Occident-Express - Page 53

  • Bye bye 2010 ( ou l’époque des bilans)

    2010 est partie…. La transition s’est faite au cours d’un réveillon assez étrange sous forme de cocktail détonnant , j’espère que cela ne conditionnera pas la jeune année 2011.

    Pour « réussir » ce foutu cocktail : rassemblez des amis de longue date, ajoutez tous les éléments pour passer une bonne soirée. Ensuite, incorporez successivement plusieurs ingrédients d’imprévu : un retard de 2h sans prévenir ni s’excuser, un invité non prévu contre lequel le maitre de maison a un certain nombre de grief , le caractère odieux du récent petit ami d’une des convives… Laissez infuser le temps d’un repas à l’ambiance tendue… Secouez un peu et vous obtenez  une rafale de noms d’oiseaux, des menaces, une explosion d’agressivité et un réveillon gâché par un malotru qui n’avait rien à fiche là !

     

    2010 fut une année riche, pas toujours facile, mais elle restera comme une année importante.

    J’ai terminé ma formation, et obtenu mon diplôme (je pourrais même dire « mes » diplômes puisque j’ai en validé 2 simultanément).

    J’ai terminé mon CDD d’alternance avec beaucoup de regrets de devoir quitter une entreprise où je m’étais sentie réellement bien, mais où, visiblement, je n’étais pas destinée à rester.

    J’ai profité de mes congés d’été pour partir en vacances en Alsace effectuer une sorte de pèlerinage, j’y ai retrouvé le village, la maison, mon amie d’enfance et ses parents, des souvenirs et des émotions.

    J’ai cherché activement un nouveau poste, passé de nombreux entretiens et finalement trouvé peu avant Noel.

    J’ai failli acheter mon appartement (et me suis une fois de plus rendue chèvre avec mes parents grâce à ce prétexte), et puis finalement, non, ce sera pour plus tard.

    J’ai espéré que l’épisode de maladie de mon père (qui s’est heureusement résolue de façon positive) modifie nos rapports, mais là aussi, non, ce sera pour plus tard (ou pour jamais).

    Grâce à ma formation, je me suis fait de nouveaux amis.

  • Ballade marseillaise

    J’ai eu l’occasion de passer à Marseille la semaine dernière, pour raison «  professionnelles » (une conférence formative sur les tests de recrutements organisée par la cité des métiers). La conférence en elle-même a été instructive –pas révolutionnaire non plus, mais au moins cela permettra d’être moins naïf si un jour il faut se livrer à ce genre d’amusement. Ce fut aussi l’opportunité aussi de se retrouver, avec une copine de promo, afin de papoter et de se raconter nos vies de jeunes diplômées de 37 ans à la recherche d’un emploi.

    J’avais tablé sur les embouteillages et l’espoir que la coté des métiers ouvrait à des heures classiques,  oubliant qu’on était en période de vacances scolaires, je suis arrivée presque 45 minutes à l’avance et ait trouvé porte close. L’occasion d’aller prendre un café sur le Vieux Port et de profiter du soleil matinal, dans la ville encore à peu près calme. Un vrai panorama de carte postale, avec les mats des bateaux qui tintinnabulent, l’eau qui miroite, la silhouette du fort et la « Bonne mère » qui veille sur Marseille, toute drapée de lumière dans sa robe dorée, en haut de sa colline.

    Sauf que ce que la carte postale ne mentionne pas, c’est la grève des éboueurs et ses conséquences… C’est la deuxième fois que je me trouve à Marseille dans ce genre de circonstances¹, et j’y étais cette fois parait il le jour ou le lendemain de la reprise du travail desdits éboueurs. Evidement, la Mairie, près de laquelle j’avais garé ma voiture, était nettoyée, et ses stricts alentours aussi. Le Vieux Port aussi était dans un état correct, j’ai pu boire mon café sans effluves parasites. Par contre, dépassé ce périmètre, point de salut ! Comme les éboueurs avaient repris, les tas d’ordures étaient moins spectaculaires, mais concernant l’odeur, caramba ! C’était intenable. Imaginez nager dans un océan de nuoc mam, ou quelque chose comme ça. Heureusement, à l’heure qu’il est, les choses doivent être rentrées dans l’ordre et les 3 jours de pluie du week-end de Toussaint on dû aider à laver la ville de ces scories aromatiques.

    Cette journée a été aussi le prétexte à « tribute » auquel je m’étais promise depuis quelques temps. Un Starbucks Coffee a ouvert en mai à Marseille, rue de la République, et je m’étais en effet promis d’y aller, en mémoire de ceux que j’ai assidûment fréquentés à Boston. Dans la lignée de la réhabilitation du centre ville, Starbucks s’est installé dans les locaux d’un ancien café aux décors art déco : hauts plafonds, frises, et miroirs tout en volutes. J’ai retrouvé le même mobilier, bois blond et fauteuils en cuir façon petit salon, les mêmes goodies, les mêmes gourmandises au comptoir (bagels, pan cakes et autres muffins assez appétissants), le même comptoir à toppings où l’on peut choisir son sucre et saupoudrer sa boisson de chocolat en poudre ou de cannelle. Starbucks était à Boston le seul endroit où je trouvais de «bons» gâteaux et du «bon» café, et je retrouve ici une carte des consommations tout à fait jumelle. Là bas, j’aimais me poser au grès de mes ballades, pour profiter des salons cosy et feutrés,  mon bloc note à la main pour rédiger les notes de mon blog. J’aimais m’y poser pour regarder la vie, la ville, les gens, les écouter, parfois discuter avec eux, pour m’étonner et me remplir de cet « ailleurs » si attractif et déconcertant. Me poser ici pour y déguster un « expresso macchiato » m’a donné tout loisir d’y repenser. Cependant, «cagole marseillaise », «odeurs de poubelles » et «ambiance feutrée» ne s’accorant pas franchement, j’ai battu en retraite rapidement, non sans me promettre d’y retourner dans d’autres circonstances et cette fois, accompagnée de quelqu’un qui saura bien partager ma nostalgie.

     Cette note est dédiée spécialement à Elsa pour la nostalgie des Starbucks, et à mes anciennes collègues de travail qui sauront parfaitement identifier l’odeur des jus de poubelle que j’évoque,  pour l’avoir comme compagnie dans leurs bureaux certains jours.

     ¹http://occident-express.hautetfort.com/archive/2006/06/28/beurk.htmlIMG_1603.JPG

  • Das Rheingold

     

    Hier soir, transmission en HD , en direct du Met, de l’Or du Rhin. 3h sans entracte, et pourtant, je n’ai pas vu le temps passer. Il y a quelque chose, dans les opéras de Wagner, qui vous scotche au fond du siège aux premières mesures et vous transporte dieu sait où, hors du temps, pour vous laisser aux dernières notes le souffle court, le cœur battant et l’œil rond, sans pouvoir dire autre chose que « waouh… » En tout cas, c’est l’effet que m’avait fait la Walkyrie à Marseille il y a quelques années, et c’est aussi ce que j’ai ressenti là, avec cette représentation de l’Or du Rhin.

    Tout au long de l’œuvre, le dialogue constant entre les voix et l’orchestre sert la tension dramatique, et le souffle épique ne se dément pas. La tragédie et le féérique se conjuguent, c’est une corde qui vibre et avec elle le spectateur, emporté par la vague puissante de ce Rhin à la fois mythologique et romantique.

    J’ai frissonné à l’apparition presque fantomatique d’Erda, à l’air de Donner déclenchant l’orage, au retours des thèmes et leitmotiv. L’orchestre conduit par James Levine a su parfaitement rendre cet alliage de finesse et de force, jamais « fanfare », toujours sensible.

    Bien sur, la mise en scène n’y est pas pour rien, et le Met n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié en la matière. Celle ci a dû demander aux chanteurs de développer aussi des talents d’acrobate, à les voir évoluer suspendus, harnachés, déambulant en quasi apesanteur sur une scène aux éléments mobiles. La vue des coulisses donnait d’ailleurs un aperçu assez impressionnant de la machinerie nécessaire pour faire bouger les parties tournantes de la scène et  « suspendre » les chanteurs. Les jeux de lumière aussi, étudiés mais sans ostentation inutile, participaient à la caractérisation des personnages : le feu de Loge, le Rhin et son or, la voie ouverte par Froh vers le Walhalla à la toute fin.

    Et pour les voix, là aussi : waouh ! Premiers ou second rôles, magnifiques : diction, attitudes, interprétations impeccables. Je suis toujours impressionnée par les voix lyriques, mais il est vrai que le répertoire wagnérien requiert une puissance qui ne peut laisser indifférent.

    Prochain épisode : au printemps, la Walkyrie, avec Deborah Voight dans le rôle titre (bien rajeunie par l’affiche, d’ailleurs, et doté d’une seyante crinière rousse). J’imagine que cela me fera tout drôle de retrouver en HD celle que j’avais vue « en live » au Met !

     

    Distribution :

    Wotan : Bryn Terfel

    Fricka : Stéphanie Blythe

    Alberich : Eric Owens

    Loge : Richard Croft

    Fafner : Hans Peter König

    Fasold : Franz Joseph Selig

    Donner : Dwayne Croft

    Freia : Wendy Bryn Harmer

    Erda : Patricia Bardon

    Mime : Gerhard Siegel

     

    http://www.metoperafamily.org/metopera/season/production.aspx?id=11052