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Occident-Express - Page 78

  • Demandez le journal !

    Ici, nous avons la version Bostonienne du journal Metro.
    Même principe, un quotidien distribué gratuitement, des articles courts, les grandes lignes de l'actualité locale.

    L'autre jour, la 1er page proposait un article sur la contraception d'urgence, appellée ici Plan B.
    Il semblerait que la firme Wall-Mart ( une sorte de compilation de pharmacie-parapharmacie, concurent direct de CVS dans le même genre) ait été poursuivie pour avoir refusé de délivrer à des femmes, pourtant munies d'une ordonnance ad hoc, ladite contraception d'urgence.
    Aujourd'hui, la une est dediée au président de l' université de Harvard, démissionné pour avoir sugéré que , si l'on trouvait moins de femmes brillantes dans les disciplines scientifiques et les maths, c'était peut être pour une raison génétique. De là à imaginer que notre cerveau-pardon, notre cervelle de femme, toute impregnée d' oestrogenes et autres hormones du même genre, possèderait de facon innée les circuits qui l'amènent a l'utilsation naturelle et spontanée de l'aspirateur et des couches culotte, il n'y a qu'un pas. Mais ne faisons pas de mauvais esprit -non, non, n'en faisons pas, c'est pas le genre de la maison...
    Au point ou nous en somme, j'en profiterais presque pour passer une petite annonce : jeune auteur plein de talent(s) recherche généreux mécène, qui lui pardonnerait d'avoir un cerveau qui ne soit ni fait pour calculer la taille de l'univers, ni pour tenir l'aspirateur et le biberon...

  • Motu et Lumine

    J'aimerais vous parler aujourd'hui d'un endroit très spécial, le musée Isabella Steward Gardner.

     

    Ce musée est en fait la maison d'Isabella Gardner, transformée en musée selon sa volonté, et suivant 2 principes : que les choses restent exactement telles qu ' elle les avait voulues, conçues et disposées, et que puissent entrer gratuitement toutes les Isabella qui se presenteront. Un clin d 'oeil sympathique, mais je ne m'appelle pas Isabelle, hélas. Sa collection a été constituée en 30 ans de voyages et d'acquisition diverses, et aurait été dispersée faute de descendance directe ( Isabella perdit son seul enfant d'une pneumonie à l'age de 2 ans) si elle n'avait eu l'idée de génie d'en faire don a la ville de Boston.

    Ouvert en janvier 1903, il compte 2500 oeuvres d 'art de toutes sortes : tableaux, gravures, sculptures, livres anciens, etc...

    Voila pour la présentation générale du lieu.

     

    Pour ma part, je classerai cet endroit parmi les lieux magiques.

    Dans les miroirs, on s'attendrait a voir surgir derrière soi la silhouete d'Ísabella, venant vous demander si vous aimez sa maison. Je suis sure qu 'elle continue a y habiter, je ne puis imaginer cet endroit autrement que hanté.
    En fait, le musée lui meme est une oeuvre d 'art. Au dela de la profusion des toiles et des objets, par eux memes remarquables pour beaucoup, c 'est la manière dont tout est agencé qui crée cet effet de magie.

    On peut y voir beaucoup de peintures italiennes du Quatrocento ( Boticelli, Titien, Veronese, Ucello, mais aussi Rembrandt : un très bel autoportrait de l 'artiste á 23 ans ), des sujets et objets religieux . Il y a quelque chose de délicieusement morbide dans la multiplication de ces scènes de crucifixion, de ces pieta.
    Omnipresence du sacré, ou des sacrés, a travers les tableaux, vitraux et autres bancs d 'église importés
    d 'Europe, les autels et sarcophages romains du jardin, tout se mélange ( art européen, fresques japonaises, meubles chinois incrustés de nacre, vestiges antiques...) pour créer une athmosphère unique.
    Je croise une céramique representant une pieta, portant ces mots “O vos omnes qui transitis per viam:
    attendite et videte si est dolor similis sicut dolor meus
    . ” et je pense au motet composé par Victoria, autours de de cette phrase. Les arts s'appellent les uns les autres, le lieu est inspirant.
    Il y a d'ailleurs une grande salle, obscure pour protéger les tapisseries de la lumière, au plafond fait de boiserie sombres, qui sert de salle de concert. Un piano est installé à demeure, et j 'imagine assez ici se dérouler un bal, quelquepart entre Barry Lyndon et le Bal des Vampires.
    Chacune des grandes pièces compte une cheminée, parfois gravée d 'une maxime (dont motu et lumine ) , entouree de divans “profonds comme des tombeaux”  , d 'un écritoire avec plume et encrier, de chaises ornées d 'émaux...
    Tout est theatralisé. Ainsi, au 2e etage, un buste de Benvenuto Cellini regarde, au travers des fenetres en arcade, le portait d 'Isabella dispose dans une autre salle. Cela rien d 'évident, il faut penser à suivre le regard de la statue pour s'apercevoir de la mise en scène.
    Très beau portait, d 'ailleurs, peint par John Singer Sargent, présentant la dame dans une sobre robe noire mais les bras nus, parée de bijoux ( un collier et une ceinture de perles, des rubis comme boucles a chaussure) et posant devant une tapisserie qui semble faire éclore un nimbe autours de sa personne: de quoi sacandaliser grandement la bonne société puritaine du Boston de l'époque, ce qui fut le cas.

    Au dela de tout ça, je retiendrai le jardin, qui est un univers en lui meme.
    L'hivers, un accord de fleurs blanches ( arums, orchidees, azaleées) et de jaune ( jasmin, orchidees encore) .
    C 'est un jardin interieur, entre le patio et le jardin d'abbaye, ceint d'un cloitre qui sert de coursive,et couronné d'un toit de verre..Les facades enclosant le jardin sont celles d'un palais vénitien, aux fenetres gothiques et à la pierre ocrée
    De tous les étages, de toutes les fenetres le jardin est visible et revèle une facette differente. La, un crapeau pétrifié a coté d'une amphore, au pieds de la fontaine. Ici, une statue de Diane qui fait face a un tröne antique, ou j'imagine Isabella venir s'assoir. Etrangement, la déesse a une pose qui est presque une pose de déférence, la tete légèrement inclinée, une main remontée sur la poitrine.
    Entre les fleurs, des sarcophages romain sculptés de bas reliefs, et au centre, la figure de Méduse en mosaique. On s'attendrait a croiser un faune vivant au detours d'une colonade, à voir s 'animer les statues.
    J'imagine de jardin la peint par Moreau ou Rossetti, pour son je ne sais quoi de profondément paien et/ou symboliste. Il incite a la contemplation, la la méditation, comme les jardins japonnais dont il s'inspire également. On y passerait des heures, à dessiner, à écrire ou à rever.

     

    Il est interdit de prendre des photos, mais le musée possède un site web 

    http://www.gardnermuseum.org/the_museum/isabella.asp

     

     

    1. le mouvement et la lumiere

    2. extrait de “la mort des amants”de Baudelaire

  • La chasse à l'écureuil

    Il fait si beau aujourd'hui qu'il serait dommage de ne pas en profiter et de rester cloitre chez soi.
    Direction donc le grand parc denomme Boston Common . Je me devais d'y retourner , pour saluer les ecureuils.C'est tres rigolo de les voir gambader entre les arbres et la plaques de neiges residuelles, grimper aux branches, se disputer la nouriture. En voyant celui ci qui enterre precautionneusement son butin , je ne peux pas m'empecher de penser au Squirrell hysterique et malchanceux de l"Age des Glaces. Ils ont revetu leur pelage d'hivers, acajou et blanc, qui les fait ressembler a des peluches vivantes. J'adore les ecureuils! j'essaie de les prendre en photo, mais comme d'habitude ils sont trop vifs et affaires , et ne daignent pas prendre la pause assez longtemps pour que je puisse les saisir.
    Je m'arrete en differents endroits pour profiter du panorama. Les grands arbres nus dessinent des entrelacs de branches brunes, j'imagine comme cela devait etre beau en automne.
    Le Frog Pond s'est transforme en patinoire, l'ete c'est un bassin avec jet d'eau ou l'on peut venir pautauger et se rafraichir. Les 2 statues de grenouilles sont toujours la, l'une dans la position du Penseur de Rodin, l'autre dans celle du Pecheur a la Ligne, egales a elles memes dans une esthetique...particuliere. A cote, une aire de jeu pour les enfants, tobogans et echelles en tout genre, toujours sous le patronage de la grenouille.
    Cote ambiance sonore, le clocher voisin sonne Big Ben toutes les demi heures. On entend aussi les sirenes ( police, certainement) meme si le bruit de circulartion est tres discret. Les conversations des passants, le chant des oideaux dominent.
    Je repense a Jen Taranto, la chanteuse with such a pure voice, que j'ai croisee ici cet ete. Elle s'etait installee sous les arbres avec sa guitare et j'etais restee un long, long moment a l'ecouter chanter, jusqu'a qu'un orage nous interrompe et nous ramene au metro. Quelques mots echanges sur le quai, je m'inscris sur sa mailing list. Elle me faisait penser a Joan Baez, quelque chose dans l'attitude et le grain de voix.
    Cet ete aussi, nous etions venus ici assister a une representation gratuite et en plein air de Hamlet... Shakespeare en VO...hum...je crois n'avoir rien compris aux dialogues, mais l'histoire et connue et le jeu des acteurs etait prenant, la mise en scene interessante : ce fut une excellente soiree.
    Evidement, pour rentrer, je manque de me tromper de metro: la station de Park Street est grande et je me retrouve sur le mauvais quai : c'est la bonne ligne mais dans le mauvais sens. Argh... soyez dyslexiques, ca aide a s'orienter !! Heureusement les gens ici sont serviables, et quand vous etes perdus, vous trouvez toujours quelqu'un qui va vous donner un coup de main. Grace donc au conseil avise d'un autochtone, je trouve le moyen de regagner le bon quai, sans avoir a ressortir de la station et donc de re-payer un ticket ( un Token, sorte de petit jeton rond comme une piece de monaie). Ouf, j'ai donc echappe ( et vous aussi par la meme occasion ) a l'episode " Eurydice perdue dans le metro de Boston", - faut dire qu'avec un pseudonyme pareil, tout peut arriver !!!

    Pour completer la visite, j'ai mis quelques modestes photographies en album.