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Occident-Express - Page 74

  • Mieux vaut tard que jamais !

    Le voici enfin livré, avec du retard et donc légèrement décallé chronologiquement, mon récit du Week-end post St Patrick à New York.

    Start spreading the news
    I'm leaving today
    I want to be a part of it, New York, New York
    la la la la la ....


    3 jours a New York ! J'en reviens avec des ampoules aux pieds à la mesure de la ville, mais aussi avec des souvenirs plein la tête -ou plutôt, je n'en reviens pas, sur plusieurs points.
    D'abord, New York est une ville invivable, je pense que je ne pourrai jamais habiter un endroit pareil . Mais il y a tellement de choses à voir, à faire faire....c'est un terrain de jeu magnifique pour des vacances.

    1er jour :
    Nous rallions NYC par le " bus chinois " : une compagnie chinoise, avec un chauffeur chinois, qui relie le quartier chinois de Boston au quartier chinois de New York en 4 heures, d'ou le nom de "bus chinois".
    Après s'être levés à 5 heures pour prendre le bus de 8h, après avoir fait l'étape reglementaire dans un coin paumé du Connecticut dans un fast food Roy Rogers (du nom d'un acteur de western reconverti), nous arrivons à NYC vers midi. Nous débarquons en plein Chinatown, presque sous le panneau "Welcome in Manhattan". Dépaysement garanti, avec la foule grouillante, les panneaux écrits en chinois, les plans bilingues, les boutiques de pacotille et de produits asiatiques...Grace au Frommer's (guide touristique dont nous ne nous séparons pas), nous trouvons un endroit correct pour manger, puis direction le métro pour regagner l'auberge de jeunesse. Hum... globalement, il y a là deux sortes de gens : ceux qui sont pressés, et ceux qui sont perdus... Les 1ers sont les vrais new-yorkais, les 2e, les pauvres touristes comme nous, avec notre valise, notre plan et notre air perplexe. Evidement, nous sommes le week-end, les lignes ne circulent pas de la même manière et les arrêts sont modifiés. Pourquoi faire simple....Heureusement, les employés du métro sont sympa et nous expliquent les subtilités du trafic sub-urbain .
    L'auberge, joliment dénomée "Jazz on the park " se situe 103e rue / central park west : autant dire qu'elle est mitoyenne avec le parc. Le coin est sympa, le bâtiment principal de l'auberge aussi, par contre l'annexe où est la chambre, beaucoup moins. Décevant, mais bon, nous ne sommes pas à NYC pour dormir !
    Une fois les valises posées, j'entreprend d'éplucher la grosse liasse de prospectus collectée dans le hall d'entrée de l'auberge: musées, attraction, concerts, curiosités en tout genres...Evidemment, mon oeil est attiré par le chapitre opéra". Ce samedi soir, le Metropolitan Opera propose La Force du Destin , et le New York Opera, la Boheme... Je risque un " tu crois qu'on pourrait encore avoir des places ?", persuadée qu'il n'y en aura plus et/ou a un prix prohibitif. Comptant sur notre bonne étoile, nous voila repartis, à l'aventure, vers le Lincoln Center où se trouvent les opéras en question.
    Nous arrivons place Leonard Bernstein.... Trois entrées autours d'une grande fontaine : le Met, en face, à gauche le New-York Opera, à droite la salle réservée à l'orchestre symphonique. Nous hésitons encore entre les 2 oeuvres quand je croise un monsieur qui attend devant l'entrée du Met, 2 billets a la main : c'est un abonné qui ne peut pas assiter à la representation et cherche a vendre ses billets. L'affaire est faite, nous irons écouter Verdi !
    Une soiree opéra au Met... Je n'aurais osé en rêver....Nous nous retrouvons perchés au poulailler ( ici on dit " family circle") c'est TRES haut, j'ai le vertige mais aucune importance, je suis au Met !
    La soprano Deborah Voigt incarne une émouvante Leonora. Son timbre est dense et rayonnant, jamais elle ne donne l'impression d'effort ou de difficulté, toutes les notes passent avec aisance, graves ou très hautes, elles sont toujours rondes et nourries. Elle nous fait même verser une larme en chantant la prière du dernier acte: O dio, pace, pace ...
    Nous flanons un peu dans les étages. Le sol est couvert d'une moquette rouge moelleuse, et des vitrines exposent des costumes de précédents opéras : une robe de Traviata, une autre de Manon, à l'étage en dessous les costumes de Samson et Dalila. Des lustres de cristal impressionnants, ressemblant à des amas d'etoiles, éclairent les halls et la salle. On peut croiser des messieurs en costume , des dames en robe longue, comme d'autres vetus plus simplement. L'ambiance a quelque chose de magique.
    Au sortir de l'opéra, nous nous arrêtons dans un boui-boui sur Broadway pour manger un kebab (ça s'appelle le mélange des cultures !) et rentrons nous coucher.

    2e jour
    C'est dimanche. Nous émergeons trop tard pour profiter du petit dejeuner offert par l'auberge. Tant pis. Aujourd'hui, ce sera le Metropolitan Museum, juste en face, c'est a dire pile de l'autre cote de Central Park. Au cours de notre traversée, nous essayons de repérer un des fameux vendeurs de hot-dog ( tels de decrits dans The Producers de Mel Broocks) mais, soit il sont disparu soit ce n'est pas la saison, nous n'en trouvons point. Central Park est désert, les arbres sont nus, cela n'a pas grand interet. Seul detail amusant, un panneau qui vous propose 2 moyens d'avoir son nom dans Central park : adopter un banc ou un arbre. J'hésite !
    Nous finissons par trouver LE vendeur de hot-dog attendu, a la sortie du parc. Il est environ 13 heures.
    Nous nous balladons sur la 5e avenue, dénommée également "museum mile", qui nous amène au Met, en passant devant le Guggenheim , le Jewish Museum (façade neo-gothique, proposant une expo sur Sarah Bernahrdt), une église étrange avec une grande rosace et des tours comme inachevées, toutes courtes, contrastant avec l'aspect momumental et déraisonnablement vertical des autres bâtiments.
    Le Met est de ces musées dans lesquels il faudrait se faire enfermer 10 jours consécutifs pour espérer en faire le tour. Et il n'y a que des belles choses. Cet été, lors de notre 1er visite, nous avions privilégié le département "art européen et peinture européenne du 19 siècle." Van Gogh, Moreau, Monet, etc... Toutes ces toiles vues 100 fois en repro et pourtant qui vous décoiffent immancablement la rétine quand vous vous retrouvez face à elles en vrai.
    Cette fois ci, nous choississons principalement l'art médiéval, l'art nouveau, et la sculpture européenne. Là aussi, un amoncellement de merveilles. Nous passons aussi par une galerie de peintres americains, dont Singer Sargent et Chase, qui propose un saississant portrait d'une femme en noir dont les yeux vous fixent où que vous vous situiez par rapport a la toile.
    Hélas le musée ferme tôt ( vers 17h 30 ) et après avoir passé près de 3 heures dans ses dédales, il faut en partir.
    Nous avons RdV avec un couple d'amis, Perry et Calista, quelquepart sur Astor Square, donc nous voila repartis dans le métro. Nous nous retrouvons dans une librairie et ils nous enmenent dans un endroit introuvable spontanément, un bar chic dans l'arrière-salle d'un resto japonnais, dans une rue dont j'ai oublié le nom. Le bar s'appelle Angel's share ( la part des anges) et propose des cocktails inédits en plus de la carte classique. Chacun des coktails porte le nom d'un morceau de jazz bien connu, de Kind of Blue à Sophisticated Lady, en passant par Moments Notice. Pour moi, ce sera un Love Supreme (forcement!), délicieux mélange de rhum, champagne, framboise et citron, le tout sur glace pilée et décoré de feuilles de menthe et d'une cerise amarena. Tout cela est fait avec art, les barmen préparent les breuvages avec aplication et en suivant un cérémonial bien précis. Ils versent la boisson du shaker dans votre verre devant vous, dans un mouvement sûr qui ne doit rien au hasard. Le champagne est ajouté après tout le reste, cela fait comme une effervescence dans le verre au contact de la glace et des autres ingrédients. Tout un rituel. Au dessus du bar, une peinture représente des angelots vaguement inspires de Michel Ange au milieux desquel se tient un diablotin aux traits franchement asiatiques -le bar est tenu par des japonais.
    Le cocktail était délicieux, mais je me suis sincèrement demandé comment j'allais reussir à me lever du fauteuil après l'avoir bu. Pour mémoire, bien qu'étant repus pour la journée de nouritures spirituelles et artistiques, nous n'avions rien dans l'estomac depuis le matin, et nous avions parcouru plusieurs kilometres a pied.
    Fort heureusement, j'arrive à garder une certaine dignité et ne loupe aucune marche en descendant les escaliers qui ramènent à la rue.
    Là, nous décidons de nous mettre en quête d'un certain restaurant japonnais, expérimenté lors de notre précédent séjour. Il est dans le quartier de l'Empire State Building, voila qui promet encore une belle ballade. Mais le métro, ras le bol, et Manhattan by night, c'est joli.
    Sur la route, nous nous arrêtons chez un bouquiniste, admirons quelques vitrines, remarquons que l' Empire State Building est éclairé en vert cette fois ci (parade de la saint patrick oblige ?), croisons un buiding triangulaire qui, selon l'angle de vue donne l'impression d'être plat (une facétie d'architecte). Et quand nous arrivons au resto, celui-ci est à 30 minutes de la fermeture, et ne sert plus. Solution de repli obligatoire, et il n'est pas si aisé de trouver un resto qui accepte de vous servir un dimanche soir à 22h. Par chance, nous échappons au kekab sur Broadway grâce a un grill coréen ouvert 24h/24h.

    3e jour.
    Nous sommes lundi, c'est notre dernier jour ici. En raison de l'obligation de libérer la chambre à 11heures, nous arrivons à nous lever à temps pour le petit-dejeuner. Passage par les salles de bain communes à l'étage, juste le temps de s'apercevoir qu'il n'y a pas seulement de la moisissure plein le rideau de douche, mais aussi un nombre impressionnant de poils en tous genre dans le bac à douche lui-même. Hum...
    Un des objectifs du jour est de visiter le musée Guggenheim, et avant cela, de se rendre dans un troquet recommandé par des connaissances, qui parait-il propose LE meilleur burger végétarien de tout NYC. Détail : il se trouve a Brooklyn. Et hop, 45 min de métro, presque autant de marche, pour arriver au dit fast food, Schnäck. La déco est volontairement kitch, la bouffe est bonne mais pas de là à valoir un tel detour. Le côté positif est que cela nous aura fait orienter notre ballade en dehors de Manhattan. Brooklyn fait quartier populaire, avec ses façades colorées, ses commerces cheap et ses petits immeubles. Autre expérimentation touristique : le taxi -tant pis pour le folklore, ce ne sera pas un yellow cab. Celui nous emmène néanmoins au musée en 30 minutes, avec en prime une vue imprenable sur la ville.
    Le Gug' est bâti comme un grand coquillage, une spirale autours de laquelle se distribuent les salles. De taille plus modeste que le Met, on peut en faire tranquillement le tour en 2 heures. L'expo actuelle est consacrée au sculpteur David Smith, que je ne connaissais pas. Je retiens essentiellement les toiles de Kandinsky, et encore une fois, celles de Van Gogh, ainsi que l'architecture du musée elle-même. Je n'y connais rien en art contemporain, et les tableaux monochromes ou associant 2 ou 3 tâches de couleur sur une toile me parlent en général assez peu.
    En août, nous avions visité le MoMA, et j'avais eu la même impression : celle d'être très contente d'avoir pu voir tout ça, mais sans ce petit quelque chose en plus qui fait que je pourrais retourner au Met tous les week end sans m'en lasser.
    En sortant, nous retraversons encore une fois Cental Park pour récuperer nos bagages à la consigne de l'auberge, puis de nouveau le métro direction Chinatown.
    Le temps de rejoindre un autre ami, Patrick, de partager avec lui un repas dans un resto vietnamien, il est l'heure de reprendre le bus de 21h pour rentrer. 4 heures plus tard, après l'arrêt règlementaire à mi-chemin dans le même fast food du Connecticut, nous sommes de retour à la maison.

     

    Les Sites :

    http://www.metoperafamily.org/metopera/home.aspx (Metropolitan Opera)

    http://www.metmuseum.org/  (Metropolitan Museum)

    http://www.guggenheim.org/ (Musée Guggenheim) 

  • Carnet rose

    J'ai le plaisir de vous annoncer la naissance du petit frère de Occident-Express ! 

    Il est disponible en suivant le lien "Livre d'images" dans la colone de gauche, et vous pourrez y trouver toutes les photos que je n'ai pas la place de mettre sur ce blog.

    Bonne visite ! 

  • Copley Square

    Le quartier porte le nom de John Singleton Copley, peintre né a boston dans la 1er moitié du 18e siècle, et qui portraitura toute la bonne société locale de l'époque. On peut voir ses oeuvres au Musée des Beaux Arts et sa statue sur la place entre la Trinity Church et l'entrée du T.
    La ballade qui amène de Arlington, juste au sortir du Public Garden jusqu'à Copley Square est bien agréable. Outre le fait d'offrir une collection de vitrines de luxe (de Cartier à Chanel en passant par le hall de l'hôtel Ritz-Carlton) sur lesquelles on peut baver si on est amateur de ce genre de chose, on peut admirer un très bel échantillonnage d'architectures. Les façades victoriennes côtoient les gratte-ciels vitrés, les églises se succèdent et ne se ressemblent pas forcément, les moulures claires tendance “rococo” voisinent avec les murs de brique rouge... Bref, rien de monotone mais au contraire un ensemble étonnament harmonieux. Au fil des rues, on voit se profiler et se rapprocher les silhouètes des grands buildings que l'on apercevait depuis l'autre côté de la rivière. Le Prudential, avec son antenne, la John Hancock Tower, toute de vitres bleues (le plus haut skyscraper de la ville), le 111 Huntington ave avec son toit fait d'arches et de pointes...
    J'arrive enfin à la Trinity Church, vantée par les dépliants touristiques. Bâtie à la fin du 19e siècle, elle se niche entre les vitres de la tour Hanckock, qui reflète, selon le point où on se trouve, l'église elle-même ou les bâtiments alentours, et la Boston Public Library, un grand pavé de style néo-classique. Il est difficile de décrire précisement à quoi ressemble l'église. De l'extérieur, c'est un bâtiment assez massif, polychrome, avec moult ornements tarabiscotés. A l'intérieur, beacoup de dorures, des vitraux parfois fort kitch (à l'exception de ceux dessinés par Burnes-Jones, empreint de cette grâce caractéristique des préraphaélites), et un magnifique orgue aux tuyaux ouvragés.
    Visiter l'église coûte 5$, tout de même. Pour l'entretien de l'édifice et de son curé (qui se trouve être une femme, le révérend Pamela Foster), j'imagine, passage obligé par la boutique de souvenirs inclus.
    La vraie bonne surprise est que le hasard m'amène à faire cette visite le jour où une chorale répète pour son concert du soir. Ils sont une trentaine, jeunes (c'est un choeur d'étudiants), et chantent magnifiquement. Malgré leur jeunesse, les voix ne sont ni enfantines ni mièvres, elles sont pures et pleines. Je ne connais pas les morceaux qu'ils interprètent, sans doute liés à la lithurgie anglicane, mais je suis sous le charme. Par habitude de choriste, j'essaie de comprendre la disposition des pupitres et la distribution des voix, j'observe la manière de diriger du chef de choeur. Je pense à ma chorale et réalise que chanter me manque, chanter ensemble surtout, dans cette énergie partagée.
    Le choeur entonne une sorte de canon, alternant voix d'hommes et voix de femmes. D'abord les garçons à l'unisson, se partageant sur la deuxième phrase, rejoints ensuite par les filles, puis le même système en inversant les voix : soprani et alti à l'unisson pour commencer, puis les voix qui se séparent et s'enrichissent de leurs harmoniques réciproques, ponctuées par les garçons qui viennent en contrepoint. Ils me donnent la chair de poule.
    Si c'est ça l'expression de l'inspiration divine, je veux bien croire en dieu pour un moment.
    Quand je ressors, il fait presque nuit. Je refais un tour d'horizon, en quête de nouvelles photos à prendre, mais la luminosité est trop faible. Fidèlement à mon karma, je me fais repérer par un illuminé qui arpente la place en vociférant, pris dans un monologue décousu et ponctué de “fucking hell “ bien sentis ; heureusement je réussis a m'éclipser avant qu'il ne cherche vraiment à faire plus ample connaissance, en m'engouffrant dans le métro.

     

    Le site de la Trinity Church :

    http://www.trinityboston.org/