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Occident-Express - Page 45

  • Paris, dernier jour

    Pour ce dernier jour, nous disposons en fait juste d’une grande matinée, le train du retour étant prévu à 15h. Nous optons donc pour une virée à Montmartre, même si ce n’était aps dans mon planning initial.  Une halte par la gare de Lyon pour déposer la valise en consigne (d’ailleurs, les infos du site internet n’étaient pas justes : prix et lieu n’étaient pas ceux annoncés.) puis le métro jusqu’à Montmartre, plus précisément la station Abbesses et ses 115 marches ! C’est gentil de le signaler par une plaque en bas de la volée d’escaliers, dommage que je ne l’ai vu qu’au retour sinon j’aurais opté pour l’ascenseur.

    Nous faisons un tour rapide dans l’église saint jean de Montmartre, juste en face du métro, dont l’architecture n’est pas sans me rappeler certains bâtiments d’Harvard, dans la façon d’assemble le bois, la brique rouge et les vitraux art déco.

    Ensuite, direction de sacré cœur, en haut de la colline, et là aussi, ça grimpe …. On passe par la rue de la Chappe (celle qui se retrouve sur pas mal de cartes postales du quartier, avec ses réverbères et ses tags, sauf que les tags, eux, n’apparaissent pas sur les cartes postales) en suant sur les marches, nargués par le funiculaire qui monte juste à côté en parallèle. Tout en haut trône donc la basilique du Sacré Cœur, blanc et tarabiscoté comme un grand chou à la crème (petit air de parenté avec celle de  Fourvière à Lyon, y compris à l’intérieur, sans doute à cause de leur époque de construction similaire). A l’intérieur, beaucoup de monde aussi. Photos interdites et agents de sécurité qui surveillent les touristes qui grugent et volent quelques clichés, expo bis sur Thérèse, cierges qui brulent un peu partout : l’aspect lieu de culte semble surpasser ici l’aspect juste touristique. Il faut dire que l’heure de la messe approche et que le partage se fait entre les curieux et les croyants, progressivement, jusqu’à ce que tous les bancs soient occupés et qu’une bonne sœur entame une invitation chantée à la prière. Un dernier coup d’œil sur les grandes mosaïques et nous sortons, laissant la messe battre son plein derrière nous.

    Nous nous égayons dans les rues et places du quartier, entre boutiques à touristes et restaurants à touristes. Les dessinateurs démarchent inlassablement les touristes, crayons à la main, pour vendre les traditionnels portraits, certains arborent un costume digne du meilleur cliché de Paris vu de l’étranger. Le quartier est charmant mais la foule et la sollicitation commerciale omniprésente diluent un peu son authenticité. Je me demande d’ailleurs ce que pensent les gens du cru, car il doit bien y avoir des montmartrois qui habitent là « dans la vraie vie », de voir leur quartier transformé en sorte de Disneyland de la vie parisienne…

    De rue en rue, nous redescendons au bas de la butte avec l’idée d’aller nous restaurer avant de reprendre le train. Direction donc de nouveau la rue st Anne, pour un dernier resto japonais. La rue est encore calme à presque 13h, pas de files d’attente dans la rue, nous pouvons donc choisir l’établissement que nous avions loupé la dernière fois. Nous optons donc pour un « katsudon », encore une spécialité qu’on n’est pas près de voir dans les sushis shop aixois, servi avec une salade de chou et des espèces de cornichons mous au gout indéfinissable. Service rapide garanti, et saveurs intéressantes.

    Le traditionnel café ne figurant pas au menu des cantines japonaises, nous finissons par atterrir au Starbucks près de l’Opéra pour un dernier expresso parisien. Pas le temps hélas de pousser jusqu’à l’opéra pour le visiter, nous en apercevons juste la façade et le dôme en cuivre au bout de l’avenue. Pas le temps non plus de trop lambiner dans les confortables fauteuils de cuir du Starbucks : il est temps de regagner la gare, de récupérer nos bagages à la consigne et de trouver notre train.

     

  • Paris, 3e jour

    Pour le 3e jour, option musée également, avec cette fois le musée Carnavalet. Musée de l’histoire de Paris, gratuit (ce qui n’est pas un défaut !) et situé en plein cœur du Marais. Cela nous offre l’occasion d’explorer une partie de ce quartier que nous n’avions pas vue la dernière fois, notamment à cause de la pluie. Surprise, le quartier est étonnamment calme, boutiques fermées et peu de monde dans les rues. C’est en passant devant la synagogue et en entendant chanter dedans que nous réalisons : «  ah oui, c’est shabbat ! Normal que tout soit fermé !». Nous continuons à nous balader dans les environs du musée, d’hôtel particulier en petit parc, notamment le square Auguste Caïn, avec ses rosiers et ses vestiges. Nous nous y posons un instant, entre un jogger et une dame faisant ses exercices de tai-chi.

    Le musée ouvre à 10 heures, là aussi nous laissons vestes et sacs au vestiaire mais cette fois les photos sont permises.

    La visite débute avec une très pittoresque collection d’enseignes, puis se continue avec des collections très diversifiées racontant l’histoire de Paris. Les regroupements se font par époque, de l’antiquité jusqu’à la révolution. On y trouve du mobilier (et même une merveilleuse salle Mucha), des tableaux, des curiosités (comme de ravissantes guillotines miniatures en os……). Bref, une visite tout sauf monotone, là aussi dans un cadre intéressant puisqu’il s’agit d’un hôtel particulier Renaissance. Ce voyage dans le temps aura bien duré 3 heures et encore, si j’ai pris un peu de temps pour profiter des jardins quand ils étaient encore déserts, nous ne nous sommes pas attardés dans la partie antique.

    A la sortie du musée, notre idée d’aller nous restaurer d’un fallafel semblait être bien compromise car l’établissement que où nous pensions aller est fermé, shabbat oblige, comme la majorité du quartier ! Heureusement, il y a toujours un concurrent qui reste ouvert quand les autres ne le sont pas histoire de récupérer la clientèle, et c’est le cas avec « chez Hanna ». L’occasion donc faire un comparatif avec l’As du fallafel de l’avant-veille !! (C’est d’ailleurs l’As qui remporte le match question nourriture, même si Hanna offre un cadre plus agréable et moins bruyant).

     

    Pour l’après midi, nous faisons route vers saint Denis pour visiter la basilique et ses célèbres gisants. Nous embarquons donc dans le métro station St Paul pour ressortir au bout de la ligne 13 à St Denis. Changement d’ambiance, après le Marais cossu, le quartier plus que populaire de St Denis… je me crois revenue dans les quartiers nord de Marseille pour un instant ! La basilique n’est pas loin du métro, il suffit de contourner un bouquet d’immeubles pour la trouver. C’est samedi et un mariage s’apprête à rentrer dans la mairie toute proche, la météo hésite entre gris et pluie.

    Nous entrons dans l’église et commençons par un tour de la nef.  Pour accéder au chœur et aux gisants, il faut payer ! La visite guidée vient juste de commencer et nous essayons de l’accrocher en route, mais le groupe est trop touffu et on ne peut pas à la fois regarder et écouter correctement. J’abandonne donc la guide pour mener mon safari photo de façon autonome de vitrail en cénotaphe. Pas évident à capturer mais intéressant, avec une ambiance un peu étrange due à la multiplicité des statues, orants, gisants ou transis. Je ne m’attendais pas à trouver des représentations des monarques nus sur leur lits de mort, corps maigres et cheveux défaits, par opposition aux représentations idéalisées des orants, elles habillées et portant les symboles du pouvoir. Dans la crypte, l’ampoule avec le cœur (un truc tout sec et tout gris) attire beaucoup du curieux, en témoignent les flashs qui crépitent en masse, mais je ne suis pas très fan de reliques.

    Nous ressortons de la visite sous la pluie, le mariage a plié bagage en laissant derrière lui les confettis en forme de cœur collés au sol. C’est un étrange tour de l’histoire que la nécropole des rois, avec tout ce qu’elle a représenté,  se trouve aujourd’hui dans un tel quartier … et bravo au concepteur du site internet de l’office de tourisme qui réussirait à nous faire croire que la basilique est aussi bien située que notre dame de paris.

     

    Nous remontons dans le métro et filons jusqu’à l’autre bout de la ligne 13, pour aller voir la tour Eiffel. Le temps ne s’est pas arrangé et c’est sous le parapluie que nous remontons le champ de Mars pour arriver au pied de la dame de fer. Les ascenseurs sont en panne –sauf un, mais cela ne décourage aps les courageux de monter. Vu le ciel plombé je me demande quelle vue ils peuvent bien avoir d’en haut (celle de l’intérieur du nuage assis sur Paris ?). Mon idée initiale était de trouver un coin pour passer la soirée dans le secteur mais la pluie et surtout l’abominable mal aux pieds qui me tient à nouveau compagnie m’en dissuadent. Nous nous mettons donc en quête d’une station qui nous ramène l’hôtel : la plus proche est quai Branly, à côté du centre culturel japonais. J’avoue avoir peu gouté la ballade, effectuée d’avantage sur le mode du «  je me traine en geignant » que du « je gambade en appréciant le panorama », ma seule envie étant de rentrer à l’hôtel, d’enlever mes baskets et de prendre une douche.

    Au moins aurons-nous évité pour rentrer la foule dans le RER et aurons gagné un peu de tranquillité pour récupérer, fut-ce au prix d’un samedi soir au Pizza Paï de Val de Fontenay !

     

  • Paris, 2e jour

    Pour ce 2e jour, nous prenons l’option « culture » et inaugurons notre journée par la visite du musée d’Orsay. Là aussi, nous avons beau arriver juste à l’ouverture, il y a déjà du monde qui attend, mais comme à la sainte chapelle, ça avance vite. Nous laissons au vestiaire sacs à dos et vestes, mais nous devons cependant garder téléphones, appareils photos et portefeuille car visiblement la politique est de ne pas garder en consigne des choses de valeur. Evidement les photos sont interdites dans le musée, et c’est tout à fait râlant de passer devant des merveilles avec l’appareil à portée de main sans être autorisé à s’en servir !

     

    Difficile d’être exhaustif dans un musée comme celui-ci, on a envie de tout voir mais c’est tellement grand et tellement riche que c’est presque impossible. Parmi mes priorités, les Symbolistes (ah, Moreau !!), les impressionnistes et post impressionnistes, et une petite visite à la Vénus de Cabanel. Les salles abritant les toiles les plus célèbres comme les Monet et Renoir sont bondées et il est difficile de se poser pour les contempler de façon satisfaisante, idem pour les Van Gogh. Je m’arrange néanmoins pour jouer des coudes et retrouver Vincent à travers son autoportrait, sa Nuit étoile et son église d’Auvers sur Oise. Je ne saurais dire pourquoi mais ces tableaux me remuent vraiment, j’avais le souvenir d’avoir été particulièrement émue quand, plus jeune, j’avais visité le musée Van Gogh d’Amsterdam. Cela se vérifie encore aujourd’hui, devant ces 3 toiles.

    Je retrouve aussi Monet et ses Nymphéas, même si la version que je préfère est celle exposée au Met’, le jardin de Giverny, les 2 femmes à l’ombrelle, les Coquelicots et les visions de la cathédrale de Rouen. C’est toujours étonnant de voir « en vrai » ces œuvres tant de fois copiées, des cartes postales aux boites à sucre.

    Je passe plus rapidement sur toute la peinture plus « académique » dans laquelle je ne trouve pas de réel intérêt, pour découvrir la partie consacrée aux arts décoratifs et au mobilier, beaucoup plus sympathique.

    Au-delà des œuvres majeures qu’il abrite, le musée vaut aussi par lui-même, avec sa verrière et sa grande horloge dorée. C’est un magnifique écrin, dont la rénovation a été particulièrement réussie.

     

    Nous sortons du musée il est 14h30 passées, (4h et demi de visite ? incroyable, je n’ai pas vu le temps passer –mes pieds en revanche si, ils commencent à se mettre en mode « ouille » suite à 4h30 debout à piétiner et à avoir chaud). Il commence aussi à faire faim, le petit dej certes copieux pris à l’hôtel vers 7h30 n’est plus qu’un lointain souvenir ! Après un rapide coup d’œil sur les brasseries du coin, nous sautons dans le métro direction Montparnasse, dans l’espoir d’y trouver un endroit où se restaurer pas cher avant d’embrayer sur la visite suivante, celle du cimetière. Nous atterrissons donc chez un japonais de la rue d’Odessa, où nous engloutissons un bol de miso et quelques yakitoris, pratiquement à l’heure du gouter.

     

    Le cimetière n’est pas très loin, nous traversons pour nous y rendre une brocante organisée sur le terre-plein central d’une grande avenue. On a l’impression de rentrer dans un grand parc, avec de beaux arbres et un calme qui contraste avec le bruit continuel de la rue et de la circulation. A l’entrée un plan accueille le visiteur en signalant les tombes des célébrités mais ce n’est pas vraiment ma quête, hormis Baudelaire je n’ai pas de visite particulière à rendre. Nous mettons d’ailleurs du temps à la trouver, sa tombe d’un côté (enterré au côté du général Aupick, pauvre Charles, il a doit être content ….) et son cénotaphe de l’autre. Quelques belles statues, quelques monuments atypiques –moins cependant que dans mon souvenir du père Lachaise ou des cimetières de Nice et Menton. Nous ne sommes interrompus dans notre visite par la sonnerie insistante d’une cloche : celle du gardien qui signale la fermeture et invite les gens à évacuer les lieux. Tant pis, nous n’aurons pas eu le temps que je souhaitais pour ce lieu, mais je n’avais pas prévu qu’il fermerait ses portes si tôt (ou qu’on y arriverait si tard !).

     

    J’avais prévu pour la fin d’après-midi et la soirée une virée à Saint Germain des Près. Nous nous mettons donc en route pédibus et passons devant la célèbre Closerie des Lilas. Nous traversons le jardin Marco Polo puis le jardin du Luxembourg, où nous nous posons un peu pour flâner, en face du sénat. Il y a tout plein de chaises disposées là face au plan d’eau, où les gens se posent pour profiter d’un rayon de soleil. Avec ses canards et ses ramiers, le parc a un petit côté bucolique tout à fait charmant. Juste en sortant, nous profitons d’un spectacle musical avec une sorte de fanfare (joliment baptisée « les plaies mobiles ») qui s’est posée là pour jouer. C’est rigolo, pas toujours très juste mais festif.  Ce qui est rigolo aussi c’est de voir l’air pincé de certains autochtones passant devant les jeunes musiciens. (Hé oui, ce n’est pas un mythe, le parisien n’est pas souriant outre mesure.) Un petit coup d’œil à la façade du Panthéon au bout de la rue adjacente, et nous continuons notre périple jusqu’à saint Germain. Le quartier est animé et festif, mais j’ai l’impression que l’âme du lieu se dissout un peu dans la succession des restaurants et des boutiques de luxe. Certes, nous n’avons pas pris le temps de visiter de fond en comble le quartier, j’imagine que nous avons dû louper une partie de ce qui fait son sel.

    Nous finissons donc par suivre la recommandation du routard et nous installons dans un petit resto italien sans prétention à l’entrée du quartier, le Petit Mabillon. Nous prendrons le dessert rue du Four, où j’avais repéré une enseigne Ben & Jerry –depuis la fermeture de l’oncle Sam à Aix, plus moyen de trouver un endroit qui propose ces glaces qui me rappellent les bons souvenirs de mon « American life », il ne fallait donc manquer l’occasion de renouer avec Cherry Garcia et New York Super Fudge Chunk !

     

    Il est temps ensuite de rentrer, et là aussi, surprise : RER plein comme un œuf à 22h30 passées, nous faisons le voyage compressés comme on imagine l’être plutôt aux heures de pointe en semaine que de nuit le weekend!! J’admire en tout cas les filles qui arpentent Paris et ses transports en commun sur des talons de 12 cm, court vêtues malgré la température pas franchement estivales, pianotant sur leur smartphone avec des faux ongles aussi long que les talons de leurs stilettos….ça doit être ça le chic parisien !