Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Occident-Express - Page 70

  • Musique !

    Nous avons recommencé à travailler le Stabat Mater de Rossini. Voilà qui me renvoie des années en arrière, avec un souvenir quasi magique. Deux choses surtout : St. ; et la sensation lors du concert. C'était mon 1er concert classique, en 1998, j'étais dans le Chœur depuis 1 an ou 2. Impression unique, jamais retrouvée par la suite, d'être dans une bulle, un cocon, comme en apesanteur, DANS la musique. Ne pas voir passer le temps, ne pas s'apercevoir que l'on a mal au pieds ou que l'on a trop chaud à cause des projecteurs. Ne pas sentir l'effort de la « performance » vocale. Être bien, simplement, dans le lieu et le moment le plus justes qui soient. Je me souviens aussi du magnifique mezzo-soprano de Raphaëlle Ivery qui fut une des 4 solistes . C'était la 1er œuvre classique que je travaillais, de surcroît une œuvre dont j'ignorais l'existence avant de devoir la chanter. Ma culture musicale de base, bien que plutôt classique, ne me portait pas vers la musique vocale, qu'elle soit profane ou religieuse. J'ai appris avec le Chœur l'amour des Requiem et de l'Opéra. Mais cette époque était aussi celle de St. Je pourrais presque appliquer à ma vie une chronologie liée à mes rencontres, comme on on dit en Histoire « cela se passait sous le règne de Louis XIV ». Je me souviens des moments où nous répétions ensemble, soprano et baryton, moi avec mes hésitations de débutante, lui avec sa voix de velours et sa manière particulière de considérer la musique comme avant tout rythmique, en bon percussionniste. Je me souviens de sa maison, un petit studio à Martigues, où la batterie prenait presque plus de place que le reste. Les tentures sur les murs, le lit en mezzanine, l'odeur de l'encens et du patchouli. Les murs trop mal isolés pour contenir le son de l'instrument, au grand dam des voisins qui devaient voir régulièrement envie d'étrangler cet olibrius bruyant. Ainsi, l'été, nous chargions la batterie dans le coffre de sa voiture (une R5 plus proche de l'épave que de la voiture digne de ce nom, qui roulait réellement par pitié pour nous), et prenions la clé des champs. Une fois sortis de la ville, direction de la campagne, dans les collines,à la recherche d'un endroit tranquille pour nous installer. Il s'agissait alors de remonter l'instrument, pièce par pièce, cymbale par cymbale. Je m'installais à l'ombre des pins pour lire ou pour écrire, pendant que lui jouait. J'avais même fini par apprendre quelques rudiments moi même. Moments décalés mais aussi une certaine forme de perfection de l'instant, réunissant comme il se doit la musique et l'amour. Ceci dit, le romanesque décalé ne devait pas séduire de façon égale tout le monde, à en juger par notre rencontre un jour avec un garde-forestier (ou un policier municipal, peut-être, enfin, un homme-en-uniforme) qui nous fit dégager manu militari, ne voulant visiblement pas croire que nous ne faisions rien de répréhensible. (A croire que les coups de tambours perturbaient considérablement la vie des habitants de la guarigue : les cigales devaient se sentir victimes de concurrence déloyale, et les lapins de stress intense...)

  • Parabole

    L’ange arriva et pris Job par la main.
    "Viens, lui dit il, je veux te montrer quelque chose" Job , au début, était réticent à suivre cet ange venu de nulle part. Dans son monde connu, il n’y avait rien de grand mais tout était à ses yeux confortable, il ne voyait pas pourquoi il devrait poser son regard si loin. Mais l’ange insista, tant et tant que  Job finit par céder. Il avait su trouver les mots, et l’homme le suivit .
    L’ange lui ouvrit une porte et lui dit  : "Regarde : ici tu trouveras l’art, l’amour, la vie et la passion" Job n’osait entrer. L’ange l’encouragea "Vas y, entre ! Goûte l’eau des fontaines, respire le parfum de ces fleurs, écoute ces musiques" . Job fit un pas en avant, puis plusieurs. Il s’étonnait de trouver ces merveilles à portée de sa main.
    Le regard de l’ange l’accompagnait. "Aimes tu ce que tu vois, ce que tu sens ici ?"  lui demandait-il. Job , toujours méfiant, ne répondait pas, mais se sentait empli de choses nouvelles, d’espoirs et de plaisirs inédit.
    Il voyait s’ouvrir devant lui un monde de lumière,  se dessiner une voie à laquelle il n’aurait jamais songé. Au fil de ses découvertes, il prenait conscience de la fadeur de sa vie d’avant. Il réalisait combien il avait vécu à l’étroit en contemplant l’immensité d’amour qui s’ouvrait devant lui.

    Enfin, il répondit "Ange ! C’est cette vie que je veux !"

    Et l’ange claqua la porte, en disant "Elle n’est pas pour toi"

     

  • Une page se tourne

    Je ne retournerai pas à Boston.

     

    Vous qui me connaissez dans la vraie vie, s’il vous plait, ne me posez pas de questions. Gardez vos pourquoi, épargnez moi d’avoir à expliquer une évidence qui me fait tant de mal.

    Ce n’est pas ma décision, mais je dois faire avec ce choix que l’on m’impose

     

    A partir d’aujourd’hui, il me faut inventer un nouveau chemin.

    Je ne sais pas encore lequel ni pourquoi.

    Je n’ai pas encore l’envie de continuer.