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Occident-Express - Page 71

  • Atterissage sans douceur

    Apres un voyage retour long, éprouvant autant que fatiguant, me voici de nouveau dans mes pénates aixoises. Je me suis retrouvée dans un bain soudain de France, me sentant comme étrangère dans ce pays qui est pourtant le mien. Dans le TGV, plongeon dans la beaufitude , ayant la grande chance de me retrouver au milieu d’un nid de supporter de l’OM commentant avec un accent gras le match contre le PSG…Dans le wagon restaurant, une jeune femme blonde parle un anglais approximatif teinté d’un fort accent slave à un gars qui la tient par la taille –merci Internet… La France à travers les vitres du train défile et ressemble à une carte postale, entre printemps et soleil, mais je n’arrive pas à m’émerveiller.
    Je me suis fait remarquer à l’aéroport puis dans l’avion avec mes larmes de crocodiles, mais je t’ai vu pleurer aussi, toi, quand j’ai franchi la ligne qui indiquait que nous n’étions déjà plus dans le même pays. Faire ce pas me paraissait au dessus de mes forces, c’était un arrachement physique, doublé de tant d’incertitudes…il a bien fallu pourtant.
    En retrouvant mon appartement, je n’ai pas pu dire « je suis chez moi ».  Tout me semblait à la fois trop grand et trop petit, insipide, les questions de l’entourage étaient comme du vinaigre versé sur une peau à vif.
     
    Lundi, jour du muguet, j’ai zappé les clochettes pour une grasse matinée que j’espérais réparatrice. L’après midi, il a fallu commencer à défaire les valises…Mon dieu que c’est déprimant, de défaire les valises dans ces conditions. Trier, ranger, classer, archiver en quelque sorte ce qui vient d’être vécu, dans le tiroir à souvenirs. Memento quia pulvis est , et in pulverem reverteris. Il m’a semble sortir de mes valises à la fois des pépites et des monceaux de cette poussière là.
    En fin d’après midi, je rejoins des amis pour un tea-time rapidement transformé en apéro, et apprends que mon hôtesse s’est très récemment fait demander en mariage par son amoureux…( je veux la recette !!)
     
    Mardi, reprise du travail. Après une « nuit » de 3 heures, renouer avec les joies de la sonnerie du réveil, les embouteillages, et tout ce qui fait le piment de ce boulot.
    Attendre à la porte que les collègues ayant les clés arrivent.
    Constater, une fois entrées dans le centre de formation, que la porte blindée a été attaquée au pieds de biche pendant le week-end.
    S’apercevoir aux hululements sinistres dans les escaliers que le voisin du 3e étage est sorti de l’hôpital psychiatrique* , qu’il a pour une raison obscure omis de fermer son robinet, que l’eau ET le plafond sont tombés sur le photocopieur du 2e étage…
    Faire un point sur les dossiers à reprendre et voir que les documents « ad hoc » ne sont plus les mêmes.
    Enfin rencontrer le seul stagiaire ayant daigné se déplacer de la journée, un pauvre type, toxico sous méthadone, complètement au radar, et qui entend exercer le doux métier de grutier ( hum… est ce bien raisonnable ? compte-t-il prendre au pieds de la lettre l’expression « il m’est tombé dessus à l’improviste » ?)
    Mais surtout, retrouver les collègues de l’équipe, se raconter nos vies, rigoler entre filles .
     
    Ça fait du bien l’amitié.
     
     
     
    * Voir sur le blog d’Hélène, « conseillère en insertion » le post sur Chewbaka…
     

     

  • It's time to go

    Ce soir, mon avion décole à 21heure et demain à 21h aussi mon train entrera en gare d'Aix en Provence.
    Après deux dernières journées de grand tourisme ( jeudi, passage éclair par le Consulat de France, puis ballade sur Copley Square, Newbury Street, pour finir la soirée au Ryles ; hier, le "Duck Tour", un tour de ville dans un véhicule amphibie qui inclut dans le parcours un plouf dans la Charles, très rigolo, et le Punjabi Dhaba, un petit boui-boui Indien sur Inman square, bon et folklorique avec ses cuistos indiens, sa musique indienne, ses clips indiens et extraits de films bollywood diffusés en boucle) il est temps de refaire les valises pour de bon. Je n'aime pas spécialement faire les bagages de manière génerale, mais là, ce n'est vraiment pas drôle. Vérifier que l'on n'a rien oublié, faire tout entrer dans les valises, graver les photos sur CD, recharger le portable francais, véifier encore une fois que rien ne manque...
    Dernier dejeuner au Kiraz, dernières photos, et il sera temps de prendre la Silver Line direction Logan Airport.
    Les au revoir (adieux?) sont toujours des moments difficiles.

  • Ici et ailleurs


    Dans quelques jours à peine, retours à la case France.
    Autant le dire, je n'ai aucune envie de rentrer, sauf pour voir mes amis et recommencer à chanter (ce qui revient un peu au même en fait)
    Je m'amuse donc à dresser une petite liste (non exhaustive) de ces dépaysements, et de toutes ces choses dont je me souviendrai depuis la Provence.

    Ce que je ne retrouverai pas en France:
    - Les feux rouges sont de l'autre côté de la chaussée (donc personne n'a l'idée de s'arrêter juste dessous en espérant qu'il passe au vert plus vite)
    - Les serrures se ferment et s'ouvrent dans le sens inverse d'en France (pour le fun, la porte de la maison compte 2 serrures qui fonctionnent chacune dans un sens différent !)
    - Il est interdit de fumer à l'intérieur des établissement publics et de consommer de l'alcool à l'extérieur (bonne chance pour ceux qui souaiteraient boire une bière et fumer une cigarette en même temps...)
    - On ne se fait pas la bise pour se dire bonjour (juste un sourire, une poignee de main ou une accolade si on est très proche)
    - La publicité médicale existe (on trouve dans les journaux, dans le métro ou dans les campus des annonces de recherche de volontaires pour participer à des études, ou pour tester de nouveaux protocoles de soin, le tout rémunéré)
    - Il n'y a pas d'obligation de s'arrêter au feu rouge si on tourne à droite (le piéton reste prioritaire, mais faut faire attention quand meme )
    - On trouve des choses incroyables dans les super-marchés (oeufs pré-battus, succédanés de toutes sorte de choses, gelées multicolores, ...)
    - Il n'y a pas de code pin pour verrouiller les téléphones portables
    - Il n'y a pas besoin de mettre un sou pour obtenir un charriot
    - La publicité comparative est légale
    - Il y a des gens qui mettent vos courses en sac à votre place au supermarché
    - La TVA n'est jamais incluse dans les prix indiqués, sauf si précisé
    - Dans les resto, la note ne comprend pas le service, il faut rajouter le pourboire (ca entraine au calcul mental)
    - Les aménagements pour les handicapés sont plus largement présents (accessibilité des transports en commun, indicateurs sonores pour les passages piétons)
    - Les températures se comptent en degrés Fahrenheit, les distances en Miles, les quantites en Ounces, Fluid Ounces, les longueurs en Inches & en Feets, et les poids en Pound (ne me demandez pas les conversions, SVP !)
    - Les affichages sont souvent bilingues (anglais et espagnol)
    - Le mariage gay est légitime dans le Massachusets

    Ce qui me manquera :
    - Le cafe Kiraz, ses special pita roll up, son hot griled sandwich with fresh mozarella proscuito tomatoes and basil, sa new-england chowda ...et ses serveurs sympathiques qui nous disaient chaque fois "bonjour mon ami" en français.
    - Le jus de cranberries et les bagles
    - Les haltes capuccinos dans les Starbucks cafe à travers la ville
    - Les harmoniques du Kendall Band
    - La vue sur la ville quand le T passe sur le Longfellow Bridge
    - Les écureuils du Public Garden
    - Le parfum de l'air de soir, doucement iodé
    - Les amis d'ici : Mahesh le fantaisiste, Gavin, sa petite famille et leur chaleureux accueil, ...
    - Toi qui m'a permis de venir ici

    Ce qui me manquera moins:
    - Le sirop de mais
    - Le vélo